Édith Laure Itoua, de Genève à Lyon : « Le Congo cherche ses talents dispersés partout dans le monde »

Lundi 8 Juillet 2013 - 5:45

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Aussitôt après ses interventions, les 18 et 19 juin, à la tribune de l’Organisation internationale des migrations (OIM) et au Centre international de conférences de Genève, en Suisse, qui a abrité la conférence ministérielle sur la diaspora, Édith Laure Itoua a tenu à recevoir les résidents congolais de la diaspora. À quelques kilomètres de Genève, la ville de Lyon, en France, a donc accueilli le chef de département des Congolais en recherche permanente de rencontres avec ses compatriotes.

Édith Laure Itoua au Centre de conférences de Genève, lors des sessions consacrées aux migrationsÀ Genève, explique Édith Laure Itoua, « c’était une rencontre organisée par l’OIM qui tendait à nous permettre d’échanger nos points de vue et nos expériences avec les ministres de 149 pays 

membres présents à la cérémonie, ainsi qu’aux hauts responsables de la mise en œuvre des politiques et programmes diaspora dans leurs pays respectifs. »

À Lyon, dans un cadre différent, ce sont les Congolais qui sont venus massivement écouter la présentation des missions du nouveau département du cabinet présidentiel chargé de la diaspora. Édith Laure Itoua a exprimé la volonté du président Denis Sassou N’Guesso d’associer les savoirs et savoir-faire des Congolais de l’étranger à l’effort de développement national. Elle a souhaité que son département puisse s’appuyer sur une plateforme d’échanges entre les Congolais de l’étranger et ceux de l’intérieur selon plusieurs axes prioritaires transversaux. Il s’agira, précisait-elle, d’analyser les besoins du pays dans les secteurs prioritaires de développement, à travers les consultations d’un large éventail d’acteurs nationaux pour le développement.

Lors de cette rencontre, Édith Laure Itoua a présenté un panorama des secteurs qui souffrent d’un déficit de ressources qualifiées et d’expertises. Son credo : « Faire participer la diaspora congolaise à l’élaboration des politiques envers elle et en sa faveur ». Et de poursuivre : « C’est une autre façon de vous impliquer dans le renforcement des capacités et de l’action du gouvernement dans un processus durable de coopération active. »

Le déploiement de ces axes prioritaires « permettra d’inspirer continuellement les décideurs de notre pays dans la mise en place de stratégies concrètes impliquant pleinement les Congolais de l'étranger dans la vie nationale », a précisé le conseiller du président de la République. Le rapprochement entre la diaspora et les institutions de la République en est un préalable.

Une Maison des Congolais de l’étranger en projet

Une Maison des Congolais de l’étranger est l’un des projets phares de son département, a indiqué Édith Laure Itoua, annonçant qu’elle devrait être prochainement érigée à Brazzaville. Cette institution permettra à la fois de sensibiliser les jeunes Congolais aux réalités et aux risques d’une migration irrégulière et de présenter les opportunités d’affaires à réaliser au Congo. L’aide à la création et à la gestion de projets pour les micro-entreprises, l’accompagnement et le suivi des projets d’investissement des Congolais de l’étranger au Congo feront également partie des services disponibles. Édith Itoua a exhorté la diaspora congolaise à faire preuve de dynamisme et d’ingéniosité pour leur pays. Par ailleurs, elle a également annoncé le lancement imminent au Congo du programme Migrations et développement en Afrique (Mida), dans l’objectif de mieux évaluer, à travers un projet pilote, les politiques à mettre en œuvre au Congo en y impliquant la diaspora. Un forum sur la diaspora pourrait également se tenir à Brazzaville dans les prochains mois, a-t-elle conclu.de la région parisienne. « La diaspora congolaise sera plus efficace si des conditions favorables, incitatives et attractives pour son retour temporaire ou définitif au Congo sont établies. Notamment, dans le domaine des TIC », plaidait le professeur Mbuet Mbuetani Madiela, responsable de l’association Femoca à Lyon, qui souhaite voir « purement et simplement supprimées les barrières douanières grevant l’importation par les membres de la diaspora de matériels informatiques au Congo ».

Concluant la rencontre, Édith Laure Itoua a incité les participants à instaurer un dialogue productif avec son département : « Quel que soit notre pays de résidence, notre dualité d'appartenance devra faire basculer notre choix affectif vers notre pays d'origine. Nous sommes souvent déçus quand les attentes placées envers l'État providence ne suivent pas. Je puis vous assurer que nous serons en interactivité avec vous. La réussite de ma mission dépendra aussi de la vitalité patriotique que nous mettrons ensemble à cette œuvre de reconstruction du dialogue avec tous les talents de notre pays. »

Marie Alfred Ngoma