Education nationale : les agents dotés d’un statut particulier

Jeudi 29 Novembre 2018 - 15:30

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Le Conseil des ministres du 26 novembre a adopté le projet de décret portant statut particulier des agents du cadre du secteur. Ceci, sans nul doute, au grand bonheur des enseignants qui attendaient cette mesure depuis de longues dates.

Souvent à l’origine des grèves à répétition observées depuis des décennies, la question du statut particulier du personnel de l’éducation nationale vient de trouver une issue favorable. En attendant l’adoption du document par les deux chambres du parlement et sa promulgation par le chef de l’Etat, la décision prise en Conseil des ministres marque la volonté des pouvoirs publics de revaloriser la fonction enseignante. Selon le gouvernement, le texte approuvé doit permettre, entre autres, la prise en compte, par la création de nouveaux corps, des personnels spécifiques ou techniques nécessaires à l’accomplissement des tâches pédagogiques. On peut citer les conseillers d’orientation, les informaticiens, bibliothécaires, archivistes, documentalistes et laborantins.

Le statut particulier prévoit également  un traitement attractif du personnel de l'éducation nationale, afin d’empêcher la transhumance de ces agents vers d’autres secteurs d’activités. Il y aura aussi l’augmentation du niveau de formation et l’amélioration des conditions de recyclage des enseignants ; l’amélioration des conditions de travail jusqu’ici souvent décriées. Le projet de décret s’articule autour des dispositions générales consacrant une nouvelle classification des personnels du secteur. Il s’agit notamment du personnel enseignant ; du personnel administratif et économique de l’éducation nationale ; du personnel de l’inspection des services de l’éducation nationale ; du personnel de l’orientation scolaire et professionnelle et du personnel technique de l’éducation nationale.

Le texte reprécise ensuite les conditions de diplôme, de recrutement interne et externe des personnels ainsi que celles des concours internes. Il apporte, par ailleurs, des innovations quant aux droits, indemnités, primes et avantages particuliers. « Ainsi, sont ajoutées aux indemnités et primes fixées par le décret n°2006-90 du 9 mars 2006 précité, les nouvelles primes et indemnités ci-après : prime de salissure ; prime de surveillance et de correction des évaluations ; prime d’encadrement de stage ; prime de formation pédagogique ; prime de recherche ; prime de suivi psychologique et prime de technicité », précise le document.

Le projet de statut particulier fait également obligation aux enseignants nouvellement recrutés de pratiquer leur art au moins cinq ans dans leur premier département d’affectation. Mais, l’exception est faite aux travailleurs évoluant à Brazzaville et Pointe-Noire, pour limiter les déficits en personnel enseignant à l’intérieur du pays. À en croire le compte rendu du Conseil des ministres, l’élaboration de ce projet de décret a été un exemple réussi de travail mené par le ministère de la Fonction publique et les départements en charge des enseignements, en étroite concertation avec les partenaires sociaux du secteur.  

« Le Conseil des ministres a relevé, pour s’en féliciter, que les échanges constructifs entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux concernés ont permis, pour la première fois depuis près de quarante-cinq ans, des avancées importantes en matière de reconnaissance et de valorisation de la profession enseignante », souligne le compte rendu.

Espérons que l’adoption de ce texte tant attendu par les enseignants, surtout les syndicalistes qui en ont  fait l’une de leurs revendications majeures, permettra de régler définitivement la question du statut particulier. Mais l’on se demande si le texte a pris en compte toutes les aspirations des bénéficiaires.

Parfait Wilfried Douniama

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