Électricité : Certaines lignes de Brazzaville menacées par les érosions

Samedi 29 Mars 2014 - 16:39

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La direction générale de la Société nationale d’électricité (SNE) conduite par son président du directoire, Louis Kanoha Elenga, qui a visité le 28 mars es deux ravins qui menacent dangereusement les pylônes à hauteur de Mayanga, dans le 8e arrondissement de Brazzaville, Madibou, et au quartier Don Bosco (Massengo), dans le 9e arrondissement, Djiri, évoque une catastrophe.

 

En effet, à Mayanga, l’érosion est à quelque 2m du pylône. Cette ligne alimente la ville à environ 50%, surtout les quartiers sud. « C’est un maillon fort du système électrique interconnecté national pour l’alimentation de la ville de Brazzaville. L’érosion est pratiquement à 2m du pylône suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues depuis le mois de mars. Nous sommes venus constater cela avec le directeur général pour prendre des dispositions pratiques le plus urgemment possible. Il faut craindre que Brazzaville soit privée d’électricité si les dispositions particulières ne sont pas prises », a martelé Léon Ibovi, directeur général adjoint, chargé de la production et du transport à la SNE.

Selon les riverains de cette érosion, c’est une société chinoise en charge d’installation des tuyaux de la Société nationale de distribution d’eau qui est à l’origine de cette catastrophe en devenir. Richard Samba est habitant de Mayanga : « C’est la dernière pluie qui a causé ces dégâts. C’est la dalle que les Chinois ont érigée sur l’avenue principale qui est à l’origine de ces eaux qui, ne pouvant plus circuler normalement, ont pris la direction du pylône et de nos maisons ».

Quant à la ligne électrique 30KV partant du poste de Djiri au nord de Brazzaville à celui de Moukondo, elle alimente le centre-ville de Brazzaville à travers le poste B situé dans l’enceinte de la direction générale de SNE. « L’érosion progressive qui a commencé ici s’est accentuée et risque d’emporter ce pylône 30KV ici présent et nous allons perdre pratiquement, près de 15MW qui alimente une bonne partie du centre-ville si les moyens ne sont pas mis en œuvre », a ajouté Léon Ibovi.

La SNE qui a demandé l’expertise du Bureau de contrôle et des travaux publics n’est pas en mesure d’entreprendre des tels travaux qui nécessitent des moyens conséquents. Il s’agit notamment des travaux de confortation des socles des pylônes qui demandent une expertise spécialisée des sociétés. D’où cet appel de pied à l’endroit des pouvoirs publics. « C’est une question difficile pour nous, nous sommes désemparés, on ne peut pas avoir une solution parce que ce sont des grands travaux qu’il faut engager. Il faut une société de travaux publics pour rapidement intervenir sur ce site. Sinon Brazzaville, et notamment le centre-ville, sera privé d’électricité si les pluies s’abattaient d’ici au mois d’avril. Nous sommes très inquiets, c’est pourquoi nous avons décidé de venir pour que les autorités et les populations soient informées de cette situation», a-t-il indiqué.  

D’après la SNE, l’érosion de la Cité Don Bosco est causée par les occupations anarchiques, la présence humaine. Cela est causé, a expliqué Léon Ibovi, par le ruissèlement des eaux, les maisons érigées, les écoulements des eaux qui tombent des toits et emportent tout le sable. La ligne 30KV date des années 80. Elle avait été érigée en 1985 pour aller au PK 45.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le ravin de Don Bosco à Massengo; la délégation de la SNE visitant l’érosion de Mayanga qui est à 2m du pylône ; crédit photo Adiac