Opinion
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Encore le MaliMercredi 19 Août 2020 - 18:56 Les incertitudes s'accumulaient depuis plusieurs semaines sur le sort des institutions publiques du Mali. A commencer par la présidence de la République et son occupant, mis sous pression par la rue. Le 18 août, l’intrusion des hommes en armes dans la contestation populaire a sonné le glas du régime du président Ibrahim Boubacar Keita et, avec lui, tous les symboles qui l'incarnaient. Le scénario tel que déroulé, où l'on voit des militaires organiser le rapt du chef de l'État et son Premier ministre qu’ils conduisent ensuite dans une caserne avant de le contraindre à la démission est affligeant pour les soixante ans des indépendances africaines. Bien sûr que ce scénario s'explique en partie par le niveau de déliquescence atteint par le pays, puisque tous les observateurs s'accordent à dire que ce qui est arrivé était prévisible. Au moins, ajoutent-ils, cette fois, le sang n'a pas coulé. Pourtant une question demeure : que vont faire les Maliens maintenant qu'ils ont obtenu ce que les plus intraitables d'entre eux ont obtenu et que beaucoup sans doute réclamaient sans le manifester en occupant la rue ? Car la question fondamentale devant la situation actuelle de ce pays confronté à une instabilité grandissante datant de plusieurs années est bien celle-là. En 2012, du fait des mêmes incertitudes liées à l'insécurité, à la précarité et la quasi démission de l'État régulateur, une junte emmenée par des jeunes militaires s'imposait en jurant de se consacrer au rétablissement des grands équilibres nationaux. Elle n'y parvint pas. A l'international, les solutions militaires n'ont plus bonne presse et les belles raisons avancées par ceux qui prennent les armes pour usurper le pouvoir politique ne convainquent pas. Les militaires maliens qui se sont mis en vedette mardi dernier seront confrontés à la même hostilité des partenaires extérieurs. Et ce qui guette le Mali aujourd'hui c'est la crainte qu'il ne bascule à tout jamais dans un cycle de retours en arrière vertigineux dont profiterait encore pour longtemps la nébuleuse terroriste qui veut disséquer l’Etat malien. Si par un dernier sursaut les filles et les fils de ce pays ne se regardent pas en face pour arrêter les querelles qui le paralysent. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |