Energies nucléaires : le Congo en voie de ratifier la Convention sur la protection physique

Vendredi 16 Décembre 2022 - 13:42

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L’Assemblée nationale examine actuellement le projet de loi autorisant l’adhésion du Congo à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires. Auditionné le 15 décembre par la Commission affaires étrangères, coopération et congolais de l’étranger, le ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo, a donné le bienfondé de cette convention.

La représentation nationale a, en effet, auditionné le ministre sur la politique du Congo relative au stockage des matières nucléaires. Charles Richard Mondjo, dans sa réponse, a indiqué qu’il n’existe pas une politique de stockage des matières nucléaires en République du Congo. Il s’agit plutôt, a-t-il expliqué, d’une procédure administrative régulièrement mise en œuvre par les différents ministères au titre de leurs prérogatives respectives. « Pour la République du Congo, parler de stockage des matières nucléaires peut paraître inapproprié, tant notre pays a confirmé son engagement de ne pas développer des armes nucléaires, encore moins de stocker sur son sol des matières nucléaires », a déclaré le ministre de la Défense nationale.

Il a, cependant, reconnu que de nombreuses opérations de manipulation des sources radioactives ou à rayonnements ionisants s’effectuent dans les structures hospitalières comme le Centre hospitalier universiataire de Brazzaville (CHU-B), l’hôpital de Loandjili et l’hôpital d’Oyo ainsi qu’au niveau des sociétés pétrolières, des services de l’audiovisuel et bien d’autres secteurs de l’économie nationale. Ces sources, une fois parvenues au terme de leur durée de vie, doivent, a-t-il assuré, être retirées des installations et mises en sécurité en attendant leur réexportation vers les pays de provenance, car il s’agit de substances dangereuses.

« De manière concrète, cette procédure se déroule de façon suivante : la structure concernée adresse une demande au ministère des Mines pour l’informer de cette situation, appuyée en cela par la documentation nécessaire sur la source concernée, en vue d’organiser les opérations de son rapatriement . Sur cette base, le ministère des Mines, à travers son point focal dans la plate-forme nationale, saisit à son tour l’AIEA, qui enverra l’un de ces experts à Brazzaville ou Pointe-Noire, avec les équipements nécessaires que sont les conteneurs à plomb, les outils spéciaux, pour le conditionnement de cette source », a expliqué Charles Richard Mondjo.

A titre d’exemple, il a évoqué la réexportation vers le Canada de deux sources radioactives de cobalt-60 qui se trouvaient au CHU-B et récemment de quatre autres appartenant à la société Bureau Veritas Sau, réexpédiées vers la France le 16 novembre dernier.

S’agissant de la ratification de la Convention sur la protection physique des matières nucléaires engagée par le gouvernement, elle fait partie d’un corpus plus large de traités et conventions adoptés par les Nations unies et mis en œuvre à travers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Elle permettra au Congo de remplir ses obligations liées à sa participation en tant qu’Etat-partie à la dynamique internationale de désarmement nucléaire. « C’est une convention de grande importance pour la santé publique, pour la protection de l’environnement et pour la prévention des risques de manipulation inavouée de matières dangereuses », a précisé le ministre.  

Notons que la République du Congo est bénéficiaire de l’assistance technique de l'AIEA. Le Parlement congolais a autorisé cette année la ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, adopté en 2017.

Parfait Wilfried Douniama

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