Enjeux de l‘heure : élection partielle des gouverneurs sur fond de remous

Mardi 22 Août 2017 - 16:49

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La campagne électorale pour l’élection partielle des gouverneurs et vice-gouverneurs a débuté le 22 août dans les provinces où des vacances ont été constatées. S’en suivra le scrutin proprement dit programmé pour le samedi 26 août.  

 

Après moult atermoiements, le processus a été finalement engagé pour l’élection de nouveaux gouverneurs et vice-gouverneurs dans les provinces où la vacance a été constatée. D’après le chronogramme publié par la Céni, tout débute le 22 août avec la campagne électorale que les candidats sont censés mener auprès des députés provinciaux actuellement en session extraordinaire en vue de faire adhérer la majorité à leur projet de société. Il va sans dire que celui qui va tirer son épingle du jeu dans cette épreuve en usant d’une force de persuasion sans pareil mettra toutes les chances de son côté, quand bien même le secret de l’urne reste la grande inconnue. Après la clôture de la campagne électorale, qui interviendra le 24 août, suivra le scrutin proprement dit programmé pour le samedi 26 août. 

Au-delà de l‘aspect purement organisationnel, il y a lieu de révéler que ces élections vont se dérouler dans un contexte assez particulier caractérisé notamment par les revendications salariales des députés provinciaux dans certaines provinces et par la redistribution des cartes qui se dessine au sein de la majorité où des sons discordants se font de plus en plus entendre pour recuser cette démarche qualifiée d’irrégulière. Huit provinces sont concernées par ces élections, à savoir le Haut-Lomami, le Bas-Uélé, le Haut-Katanga, la Tshuapa, le Kwilu, le Sud-Kivu, le Sud-Ubangi et la Tshopo. Si dans certaines le problème ne se pose pas, la vacance ayant été établie manifestement du fait, soit de la démission ou soit de la destitution par motion de défiance du gouverneur ou de son vice, dans d’autres cependant la procédure est totalement remise en cause.

C’est notamment le cas du Hau-Katanga où le gouverneur Jean-Claude Kazembe, déchu puis réhabilité par la Haute Cour, refuse de se plier à la démarche de la Céni et réclame l’annulation de l’élection prévue dans sa province. Situation presque identique à la Tshuapa où le gouverneur Cyprien Lomboto couvert par un arrêt de la Cour constitutionnelle rendue en sa faveur tente également de résister. Pour la majorité présidentielle (MP) qui a déjà actionné la procédure de destitution de certains gouverneurs issus de ses rangs, il n’est pas question de faire marche arrière. Les gouverneurs concernés - pour la plupart en déficit de confiance vis-à-vis de la hiérarchie - sont appelés à rendre le tablier au profit d’autres pions en phase avec les idéaux de la plate-forme et ce, en prévision des prochaines joutes électorales.

Par ailleurs, le retrait de l'Équateur de la liste des provinces éligibles à l'élection de gouverneurs et vice-gouverneurs aura laissé un goût âcre dans cette procédure. Quand bien même la Céni s’est ravisée en suspendant le scrutin après avoir pris en compte l’arrêt de la cour constitutionnelle réhabilitant Jeannine Intombi au poste de vice-gouverneur de cette province, ce simple fait aura créé une jurisprudence qui met à mal la MP dans sa tentative d’une nouvelle consolidation de sa présence dans certaines provinces, constatent maints analystes.  Les mêmes causes produisant les mêmes effets, d’autres gouverneurs également réhabilités par la Haute Cour ont brandi les jugements y afférents, enlevant de ce fait à la Céni tout prétexte d’organiser l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs au motif de suppléer à des vacances de poste. Toutefois, le vin étant tiré, il ne leur reste qu’à le boire, bien malgré eux.   

Alain Diasso

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