Enjeux politiques : le G14 d’accord pour un dialogue sous la médiation de Mary Robinson et Sassou N'Guesso

Samedi 27 Juillet 2013 - 16:45

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Le regroupement politique dénommé « Groupe des quatorze », signataires de l’Accord global inclusif de Pretoria, s’est dit attaché à cette rencontre sous l’égide de ces deux personnalités pour une solution à la crise de légitimité qui se pose en RDC, a précisé son modérateur Baudouin Bwassa lors des échanges avec la presse le 27 juillet à Fatima.

Se reconnaissant proche des positions de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Étienne Tshisekedi sur la thèse d'une crise de légitimité responsable "des misères de la RDC" , le G14 s’en est démarqué aussitôt en affichant une volonté à prendre part au dialogue national inclusif tel que recommandé dans l’Accord–cadre et dans la Résolution n°2098 du Conseil de sécurité des Nations unies. « En 2006, après les élection présidentielle, il n’y a pas eu de crise de légitimité après que Jean-Pierre Bemba a accepté l’inacceptable. En 2011, le G14 constate que le président Tshisekedi n’a pas accepté les résultats. D’ailleurs, il s’est lui-même autoproclamé président de la République ». Le Dialogue devrait ainsi réunir deux composantes essentielles, à savoir la délégation des acteurs politiques qui appartiennent à la famille politique de Joseph Kabila et la délégation de la famille politique des acteurs politiques qui ont rejeté les résultats des élections du 28 novembre 2011.

 

Sur la question de la divergence entre l’UDPS qui a rejeté tout en bloc et le G14 qui accepte le dialogue, Baudouin Bwassa voit d’abord la politique comme une dynamique. « Quand nous nous battions pour qu’il y ait conférence nationale souveraine, l’UDPS n’était pas d’accord. Le président Tshisekedi avait même dit au cours d’une conférence qu’il n’y aura pas de conférence nationale au Zaïre. Pourtant, cette conférence a bien eu lieu. Même le président Tshisekedi y a participé. L’UDPS a été le grand bénéficiaire alors qu’elle n’avait que quatre délégués sur plus de 2000 participants », a-t-il dit.

Au sujet de la ligne de démarcation entre dialogue et concertation, le G14 a placé le premier terme dans l’optique d’un échange alors que le second renvoie à une simple consultation d’une partie. A en croire le G14, il ne revient pas au chef de l’Etat de désigner les présidents des deux chambres du parlement, en vertue de la séparation des pouvoirs qui devraient théoriquement régner entre les institutions. Quant à la démarche de l’opposition dite parlementaire, elle est viciée d'avance. D’abord, a insisté le G14, parce qu’elle n’a pas reconnu la crise de légitimité dans la déclaration. Ensuite, a-t-il ajouté, elle ne peut rejeter quelque chose dont elle-même est issue.

Baudoin Bwassa : « Nous ne voulons plus revivre l’expérience de Moustapha Niassa »

Les Dépêches de Brazzaville : Pourquoi proposez-vous le président Sassou N'Guesso alors que l’Union africaine existe. C’était à elle de désigner soit le président Sassou ou un autre chef d’État pour aider les Congolais à se parler entre eux ?
Baudoin Bwassa : Nous ne voulons plus revivre l’expérience de Moustapha Niasse. Il s’est mis à travailler pour le pouvoir. Nous croyons à l’Union africaine, notre pays en est cofondateur. Mais nous estimons que la communauté d’Afrique centrale peut jouer un rôle efficace pour la résolution de notre crise. En ce qui concerne le président Sassou, il connaît pratiquement tous les acteurs. Il parle le lingala. Il a l’expérience politique, militaire, stratégique et sécuritaire. Nous pensons qu’il est suffisamment expérimenté pour nous aider à nous en sortir. Nous sollicitons qu’il accepte. Nous demandons à la communauté internationale de convaincre l’autre partie à accepter ce choix.

Laurent Essolomwa