Enseignement : des professeurs d’université impayés ont manifesté devant la Primature

Mardi 7 Juillet 2015 - 17:04

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Alors qu’ils réclamaient la régularisation de leur situation, les manifestants ont été brutalement dispersés par la police.

 La scène, à la limite de l’insolite, s’est passée le 6 juillet dernier devant les bureaux du Premier ministre Matata Ponyo. Un groupe des professeurs d’université et de quelques instituts supérieurs de la place s’est retrouvé devant les grilles de la Primature, poireautant devant la réception, en attente d’être reçus. Trainant plusieurs mois d’arriérés de salaire, ils entendaient exprimer au Premier ministre leur ras-le bol tout en réclamant la régularisation de leur situation. Ils étaient près d’une quarantaine à avoir effectué le déplacement de la Primature, question de faire pression sur le chef du gouvernement. Seulement, leur présence sur le site avait indisposé plus d’un au point de rendre bruyant ce coin paisible de la Gombe réputé calme.

Les manifestants étaient convaincus par rapport à la légitimité de leur action. Ce, d’autant plus qu’il y a près d’un mois, Matata Ponyo avait diligenté un contrôle physique des professeurs, préalable à la paie que ces derniers réclamaient. Il était question de payer les professeurs aux grades et titres qu’ils arboraient conformément au barème salarial alloué à la corporation. « Nous sommes venus pour nous rassurer : le contrôle étant terminé, nous attendons notre paie du mois de juillet », s’est enquis un des manifestants. Faisant le pied de grue devant la Primature, ces professeurs d’université ont passé des heures entières sans être reçus. Ils étaient, comme qui dirait, abandonnés à leur triste sort car personne n’était disposé à les recevoir.

D’après un témoin, le message du directeur de cabinet adjoint du Premier ministre leur parvenu, les rassurait quant à la suite mais qu’il fallait s’armer de patience. Le brin d’espoir suscité par ce message réconfortant fut vite brisé par l’arrivée inattendue d’une jeep bourrée de policiers armés jusqu’aux dents. Ils avaient reçu l’ordre de disperser les manifestants par tous les moyens. Ce qui fut fait. Coup de matraque par-ci, bastonnade par-là, tout y était pour dissuader les professeurs à quitter le site. C’est plusieurs mètres plus loin, précisément sur l’avenue Pierre Mulele que les manifestants ont été repoussés. Dans la confusion, quelques professeurs ont été blessés tandis que d’autres ont perdu des biens de valeur.

Chassés et brutalisés sur injonction, affirment-ils, du directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, les professeurs d’université ont promis de se concerter pour discuter des actions à mener à la prochaine étape. Ils n’entendent pas, pour ainsi dire, baisser pavillon. Un cas similaire s’était passé en mai dernier lorsqu’un de leur collègue avait observé une grève de la faim toujours devant le cabinet de Matata Ponyo pour réclamer ses arriérés de salaire de sept mois.

 

 

Alain Diasso

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