Enseignement spécialisé : des non-voyants confrontés à des difficultés d’apprentissage

Lundi 5 Août 2019 - 18:00

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Les aveugles font face à plusieurs obstacles dans le cadre de leur encadrement éducatif. Il s’agit notamment des problèmes liés à l’environnement, au manque d’équipements et d’infrastructures, ainsi qu’à l’insuffisance d’enseignants.   

Le problème a été abordé le 30 juillet, par l’enseignant spécialisé des déficients visuels également encadreur des étudiants non-voyants à la Faculté des lettres, des arts et des sciences humaines de l'Université Marien-Ngouabi, Théophile Bantoussa, dans une interview inclusive accordée au journal Les Dépêches de Brazzaville.

A cet effet, il a expliqué que les aveugles et les malvoyants ne doivent pas être abandonnés ni gardés à la maison par leurs parents. Ils doivent être plutôt inscrits dans les établissements du système intégré pour apprendre comme tous les enfants valides.  

Les aveugles sont pris en charge depuis l’école primaire à l’Institut national des aveugles du Congo (Inac) dès l’âge de six ans, après le dépistage précoce. L’institut leur apprend le braille qui leur permet  de développer le toucher en manipulant le matériel adapté avant de les orienter vers le cycle ordinaire. Par contre il y a des difficultés au niveau du matériel adapté : papier bull, tablettes, poinçons et bien d’autres.

On rencontre parmi ces difficultés le problème d’insertion des aveugles dans les établissements ordinaires. Les écoles qui les reçoivent ne possèdent pas le matériel adapté qui ne s’acquiert que dans un centre d’appui technique doté de toutes la gamme de matériel pour leur prise en charge. Aussi faut-il noter le manque d’infrastructures et de personnel spécialisé pour leur éducation.

En ce qui concerne la pédagogie de l’enseignement de l’aveugle, poursuit-il, les non-voyants n'ont pas la même capacité que les valides. Les formations suivies sur la prise en charge de la personne vivant avec handicap permettent de mieux les aborder en développant une capacité particulière.

Il a, par ailleurs, exhorté les parents de ces enfants à les inscrire afin qu’ils habitent avec les autres enfants valides pour le partage d'expériences, d'idées ainsi que d'opportunités éducatives.

Aux aveugles, insiste-t-il, de ne pas être inutiles dans la société, car ils jouissent des mêmes droits que les personnes valides. « Les aveugles ne doivent pas être parqués dans un établissement parce que le système éducatif exclut le ghetto. Ils sont capables d’exercer toute activité génératrice de revenu », a-t-il déclaré. 

Notons que Théophile Bantoussa fut un ancien professeur de science physique au collège avant de se convertir dans le système éducatif inclusif ou intégré après son insertion à l’Institut national des aveugles du Congo.

Il a émis le souhait aux autorités de voir une filière de formation des enseignants spécialisés s’ouvrir à l’Ecole normale supérieure dans les filières telles que l’anglais, le français, etc.

 Il a commencé à enseigner aux aveugles depuis les années 1990. Parmi ces élèves, quatre étudiants inscrits à la Faculté des lettres, des arts et des sciences humaines ont obtenu leur diplôme universitaire en documentation et en journalisme.     

Lydie Gisèle Oko

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