Environnement : des sachets en plastique polluent la ville de Nkayi

Mercredi 16 Juin 2021 - 14:45

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L’utilisation des sacs et sachets en plastique est très répandue dans la commune de Nkayi, dans le département de la Bouenza, malgré leur interdiction par les pouvoirs publics. La mairie de cette ville et ses bénévoles tentent d’y remédier, en mettant en place un système de collecte et nettoyage des déchets.  

Le marché de la ville de Nkayi est le principal lieu de commercialisation et de circulation des sacs et sachets plastiques. Les commerçants du grand marché maîtrisent presque tous les circuits de commercialisation de ces emballages, à l’instar de Jasmine Mpassi, vendeuse d’eau glacée et de jus naturels. La jeune femme, la trentaine révolue, vend dans ce marché depuis plus de cinq ans et n’est jamais interpellée au sujet des sacs et sachets plastiques.

À environ 150m du marché, vers la gare de Nkayi, Amandine Kouloungou vend des fruits le long de la principale avenue. Celle-ci et ses camarades vendeuses à la sauvette sont conscientes de l’impact que peuvent occasionner les sacs et sachets en plastique sur l’environnement. « C’est vrai que le gouvernement a interdit la vente des sachets, mais on n’y peut rien. D'autres emballages en papier coûtent trop cher », laisse entendre cette dernière.

La gestion de ces déchets solides est un veritable casse-tête pour la mairie de Nkayi qui a confié la collecte des ordures de la ville au Réseau national pour le développement durable au Congo (Rénaduc). À la faveur d’un accord de partenariat signé en 2018 avec la mairie, l’ONG Rénaduc procède à la pré-collecte et à l’évacuation des déchets vers la décharge publique.

Mais l’initiative locale est freinée par le manque de matériels adéquats et du personnel qualifié, a confié Martin Walvyno Bakondolo, le coordonnateur interdépartemental du Rénaduc. Les activités de l’ONG et la centaine de bénévoles riment avec l’engagement des autorités locales d’assurer la santé publique et la protection de l’environnement.

« Le Rénaduc accompagne la mairie de Nkayi dans la protection de l’environnement et de la santé publique (…) Les bénévoles du Rénaduc passent de porte-à-porte pour collecter des déchets ; des bacs à poubelle sont également installés chez les abonnés pour faciliter la pré-collecte des ordures. Même si pour l’instant l’adhésion au projet n’est pas rendue obligatoire », a indiqué Martin Walvyno Bakondolo.

Il faut savoir qu’à Brazzaville et Pointe-Noire, le décret du 20 juillet 2011 sur l’interdiction de la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films en plastique a bien du mal à s’appliquer. Le comité interministériel mis en place, à cet effet, peine à trouver des solutions pour stopper le trafic de ces objets plastiques.

La commune de Nkayi et celle d’Owando(Cuvette) sont bénéficiaires du programme ‘‘villes résilientes’’ financé entièrement par l’Union européenne à hauteur de 32 millions d’euros, soit environ 21 milliards FCFA, à travers le 11e Fonds européen de développement. Ces deux villes secondaires vont recevoir une assistance technique, à travers la formation des acteurs de la société civile locale, la création des services de gestion des eaux pluviales et déchets solides.

Plus de 110 000 habitants, les mairies des deux villes, 3000 ménages et 20 écoles sont ciblés par le programme.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Le coordonnateur du Rénaduc Martin Walvyno Bakondolo/Adiac - La décharge de la ville de Nkayi/Adiac

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