Environnement : « Donner le pouvoir aux femmes » préconise un rapport du GIECJeudi 5 Mars 2020 - 21:47 Les femmes sont en première ligne à la fois pour lutter contre les effets du changement climatique et pour en encaisser les conséquences. Il est donc urgent de leur donner les moyens d’agir. C’est ce que préconise les conclusions du rapport « Terres et changement climatique » du groupe international d’experts sur les changements climatiques (GIEC).
Devenir propriétaires terriennes Les inégalités homme-femme se reflètent d’abord dans l’accès à la propriété foncière. Dans 59% des 161 pays étudiés par le rapport, les lois, traditions ou pratiques religieuses empêchent les femmes de posséder des terres. « Moins de 20% des propriétaires terriens de ce monde sont des femmes », souligne la FAO. Les femmes ont « moins de chances qu’un homme d’être propriétaire d’un bien foncier ou de bétail, d’adopter de nouvelles technologies, d’avoir accès au crédit ou à d’autres services financiers, ou encore de bénéficier d’une formation », résume la FAO. Et de calculer : « si les femmes avaient le même accès que les hommes aux ressources productives, elles pourraient augmenter de 20 à 30% les rendements de leur exploitation. Des gains de production de cette ampleur pourraient réduire de 12 à 17%, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde ». C’est avéré : les femmes regroupées en coopératives sont plus efficaces pour faire évoluer les pratiques agricoles et les adapter aux nouvelles conditions climatiques, pour atténuer les effets du réchauffement et assurer la sécurité alimentaire. Elles prennent la main, saisissent l’occasion qui leur est donnée de prendre leurs responsabilités et excellent à créer des synergies. Dans l’ouest du Kenya, par exemple, les veuves, devenues soutiens de familles dont elles doivent assurer la subsistance, se sont unies pour investir dans des innovations durables, comme les systèmes de récolte des eaux de pluie ou agroforesterie et se regroupent en structures constituées pour mener des actions collectives en vue d’assurer la sécurité alimentaire et de l’apport en eau. Education, alimentation, consommation Le rapport du Giec souligne enfin le rôle que les femmes ont à jouer dans l’évolution des habitudes alimentaires, un levier essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique et la dégradation des sols. Leur action s’exerce dans l’éducation des générations futures, puisque ce sont elles, souvent, qui élèvent les enfants, conclut le rapport. Boris Kharl Ebaka Légendes et crédits photo : Noëlle Ntsiessie, maraîchère de Soungi. Photo Franck Bitemo/Banque mondiale Notification:Non |