Environnement : l'AFD prête à consacrer 1 milliard d'euros par an à la biodiversité

Jeudi 28 Janvier 2021 - 12:18

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L'Agence française de développement (AFD), a annoncé l'augmentation de ses financements climats favorables à la biodiversité et un doublement des financements consacrés à la protection des écosystèmes.

L'annonce a été faite à l'occasion du "One planet summit" à Paris. Ainsi 30% des financements climats de l'AFD auront un co-bénéfice biodiversité d'ici à 2025. « Les scientifiques s’accordent à dire que nous n’arriverons pas à respecter l'Accord de Paris sur le climat, c’est-à-dire limiter le réchauffement climatique à +1,5°C ou +2°C en 2100, sans nous appuyer sur des écosystèmes sains et protégés: les forêts, les océans, les sols… Il s’agit de solutions pour le climat fondées sur la nature qui ont le potentiel de fournir un tiers des solutions à même d’atténuer le changement climatique et de permettre de s’y adapter », a déclaré le directeur Transition écologique et gestion des ressources naturelles de l'AFD, Gilles Kleitz.

« L’idée qu’une communauté d’acteurs partage, depuis quelques années, est qu’il faut renforcer le financement de ces solutions fondées sur la nature. Aujourd’hui, moins de 5 % de la finance climat y est consacrée. À l’AFD nous avons pris ce problème à bras-le-corps pour augmenter la part de notre finance climat directement positive pour la biodiversité. Cette part, actuellement de 20 %, passera à 30% d’ici 2025 », a-t-il poursuivi.

Le Royaume-Uni et la Norvège vont également s'y engager à l’horizon 2030. Ces actions, qui permettent d'agir pour le climat et la nature, sont consacrées à l’agroécologie, les aménagements côtiers, la lutte contre la déforestation ou le développement de villes vertes. Elles visent à « verdir » le portefeuille climat qui s'appuie jusqu'ici sur la transition énergétique. Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué que la contribution internationale de la France pour le climat passerait de 6 milliards d'euros par an, permettant également un renforcement « des financements nature ». L'Agence française s'est engagée aussi à doubler ses financements consacrés à la biodiversité.

Les impacts de la nouvelle ambition

L’AFD a consacré 527 millions d’euros à la protection de la biodiversité en 2020. Elle compte passer à 1 milliard d’euros par an d’ici 2025. Ce qui lui permettra d’être plus active dans les secteurs de l’agroécologie, de l’assainissement, de la gestion des bassins-versants, de la gestion et protection des forêts, des océans et de leurs ressources, tout en soutenant des projets de développement de la biodiversité en milieux urbains et périurbains.

Elle va aussi soutenir le développement économique et durable au Sahel, en finançant sur les cinq prochaines années des projets locaux et nationaux d’agroécologie et de filières certifiées, de restauration des savanes, de gestion plus durable du bois de chauffe (et sa substitution par des énergies renouvelables moins impactantes comme le solaire) et de lutte contre la dégradation des terres. Tout cela en lien avec des objectifs sociaux en faveur des populations rurales, notamment des femmes et des jeunes. Il s'agit-là du projet de « grande muraille verte ».

Aussi mène-t-elle des échanges avec des banques publiques de développement sur la biodiversité, qui jouent un rôle à la fois d'entraînement et normatif,  cherchant à convaincre les investisseurs privés à « prendre une peu plus de risques, avec un peu moins de retour sur investissement, pour chercher à avoir un impact positif sur la planète ».

Sur le plan strictement financier, l'Agence s'appuie également sur plus de 60 partenaires (banques privée et publique, associations de protection de la nature, gouvernements), dans la mise en place de règles de suivi des liens et des impacts entre les investissements financiers et la biodiversité.

Noël Ndong

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