Environnement : le WWF salue la résolution de l’ONU sur la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages

Lundi 3 Août 2015 - 16:15

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Le Fonds mondial pour la nature espère que cette résolution va générer une volonté politique plus accrue et des actions concrètes au niveau de l’Afrique centrale ainsi que partout ailleurs, afin de faire disparaître une bonne fois pour toutes le fléau planétaire que constitue la criminalité liée aux espèces sauvages.

Dans un communiqué du 30 juillet, le Fonds mondial pour la nature (WWF) qualifie cette résolution des Nations unies sur la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, d’historique, « face à l’aggravation sans précédent de la criminalité liée aux espèces sauvages ». Pour le directeur général international de WWF, Marco Lambertini, en effet, « la résolution des Nations unies marque un tournant dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, qui est une grande menace aussi bien pour un grand nombre d’espèces, que pour la sécurité nationale et le développement durable ». A quelques semaines de la réunion des Nations unies destinée à finaliser les objectifs du développement durable, a-t-il fait savoir, cette résolution prouve que la criminalité touchant la vie sauvage n’est plus simplement une question environnementale limitée à une poignée de pays. Chaque pays s’est engagé à agir contre la menace croissante que fait peser le crime organisé lié aux espèces sauvages sur le développement durable.

A en croire WWF, qui stigmatise l’effondrement des populations d’éléphants et de rhinocéros en Afrique au cours de ces dernières années, la résolution met l’accent sur la nature transnationale et organisée des crimes affectant l’environnement et insiste sur la nécessité que les Etats luttent contre la corruption et combattent le blanchiment d’argent associé à cette forme de criminalité.

Faire disparaître ce fléau planétaire

Cette résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, intitulée Tackling the Illicit Trafficking in Wildlife - en français S’attaquer au trafic illicite des espèces de flore et de faune sauvages – est, a souligné WWF, une initiative du Gabon et de l’Allemagne, qui a été soutenue par plus de soixante-dix autres pays dont tous les pays de l’Afrique centrale. Il est, à en croire cette organisation, le fruit de trois années d’efforts diplomatiques à l’issue desquelles les pays ont, pour la première fois, reconnu sans exception la gravité de la criminalité liée aux espèces sauvages et le besoin urgent de joindre leurs forces pour la combattre. C’est en encouragement à ces efforts que le Fonds mondial pour la nature à salué cette initiative. Dans cette optique, le directeur du WWF en Afrique centrale, Marc Languy, a félicité le Gabon, pour avoir initié ce processus, ainsi que les autres pays du bassin du Congo pour leur soutien à cet engagement. « Le WWF espère que cette résolution va générer une volonté politique plus accrue et des actions concrètes au niveau de l’Afrique centrale ainsi que partout ailleurs, afin de faire disparaître une bonne fois pour toutes le fléau planétaire que constitue la criminalité liée aux espèces sauvages », a-t-il dit.

Expliquant les motivations de cette résolution, WWF a noté que les 193 Etats membres des Nations unies, reconnaissant que seule une approche globale peut infléchir la situation actuelle, se sont entendus pour approfondir la coopération régionale et internationale d’un bout à l’autre de la chaîne du commerce illégal des espèces sauvages. Ils ont notamment pris des mesures visant à juguler le braconnage et les trafics qui y sont liés, ainsi qu’à réduire la demande. « Au-delà du renforcement des procédures judiciaires et de l’application des lois, la résolution encourage les pays à mobiliser activement les communautés locales dans la lutte contre le commerce illicite en élargissant leurs droits et leur capacité à gérer les ressources sauvages et à en tirer des bénéfices », a expliqué le Fonds.

Un suivi assuré

Selon WWF, à compter de 2016, le Secrétaire général de l’ONU sera chargé de présenter un rapport annuel consacré à la criminalité mondiale liée aux espèces sauvages et à l’état d’avancement de l’application de la résolution par les pays, mais aussi de formuler des recommandations en vue de nouvelles actions. Par ailleurs, l’éventuelle désignation d’un envoyé spécial, déjà mise à l’ordre du jour de l’année prochaine, apparaît, aux yeux du WWF, « comme un outil permettant d’assurer une large sensibilisation et d’aider à obliger les Etats à rendre compte de leurs engagements ». Pour Marco Lambertini, dont l’organisation, le WWF, a joué, ces dernières années, un rôle clé dans l’évolution des attitudes à l’encontre de la criminalité frappant les espèces sauvages au niveau international, en mettant en relief son impact sur les communautés et sur le déclin des populations d’éléphants, de rhinocéros, de tigres et d’autres espèces, la priorité va dorénavant consister à aider les pays à accomplir la part de travail qui leur revient pour mettre en œuvre cette résolution historique.

Il est, en effet, rappelé que le WWF et TRAFFIC ont lancé, en 2014, l’Initiative de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, à la suite de leur campagne conjointe contre le commerce illégal des espèces sauvages qui, depuis ses débuts en 2012, a suscité un élan sans précédent et une volonté politique à haut niveau. Et, cette résolution des Nations unies s’appuie sur une série de grandes déclarations internationales portant sur le commerce illégal des espèces sauvages, notamment les Déclarations de Paris (2013), de Londres (2014), de Kasane (2015) et de Brazzaville (2015).

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: une action menée pour la protection du parc des Virunga, en RDC.

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