Environnement /ONU : 2021-2030 « Décennie pour la restauration des écosystèmes »

Lundi 9 Août 2021 - 12:59

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L'Organisation des Nations unies a lancé un « appel à l’action internationale », en vue d’une mobilisation pour un soutien politique et financier, une nécessité pour restaurer  les écosystèmes déboisés et dégradés de la planète au cours de la prochaine décennie.

Pour que  les conditions de vie de 3,2 milliards de personnes soient améliorées, il faudrait restaurer plus de 2 milliards d’hectares de terre, l’équivalent d’une superficie supérieure à l’Amérique du Sud. L’Assemblée générale des Nations unies a approuvé que « la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes » se déroulera de 2021 à 2030, soulignant l’importance de l’intensification des travaux de restauration pour remédier à la dégradation des paysages, notamment les zones humides et les écosystèmes aquatiques. Ce qui  pour effet de propulser la restauration des paysages au rang des priorités des agendas nationaux, en s’appuyant sur la demande de la société civile qui réclame une forte implication face aux enjeux du changement climatique, de l’appauvrissement de la biodiversité, et de leurs conséquences sur l’économie et les moyens de subsistance. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont été choisis pour la mise en œuvre de cette « Décennie », un concept né d’une proposition  du chef de file de la protection de l’environnement d’El Salvador, en Amérique latine. Il s’agit de mettre en commun des ressources internationale et de consacrer dix années à la promotion de la restauration des paysages.

On estime entre 2000 et 4500 milliards de dollars par an, le coût de la dégradation des terres pour l’économie mondiale. Alors que les avantages économiques de la restauration pourraient s’élever à 84 milliards de dollars. Au moins 7 millions d’hectares de paysages forestiers sont rasés ou dégradés tous les ans  dans les tropiques. Cette situation menace les moyens de subsistance, la biodiversité et la sécurité alimentaire, tout en aggravant le changement climatique et les migrations de population. La « Décennie 2021-2030 » cible également les zones côtières et humides, pour éviter que la température n’augmente au-delà de 1,5 degré Celsius, ce qui aurait des effets catastrophiques sur la biodiversité, l’économie mondiale et l’atmosphère. Pour  Tim Christophersen en  charge du Pnue, « c’est l’opportunité d’exploiter la dynamique amorcée, la volonté politique, la prise de conscience et les moyens techniques à tous les niveaux […] Et je pense que nous sommes prêts, car il existe déjà un grand mouvement sur la restauration, et nous avons de nombreuses années d’expérience à notre actif. Nous sommes prêts à changer de braquet ». 

Grâce aux financements optimaux la mise en œuvre de projets de restauration des écosystèmes et leur développement, pourront inverser les tendances de la dégradation des terres et du déclin de la biodiversité, et apporter un plus aux pays en vue de réaliser certains objectifs du programme de développement durable, intitulé Agenda 2030, et certains ODD, en particulier sur le changement climatique, l’éradication de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’eau et la conservation de la biodiversité. « La dégradation de nos écosystèmes a entraîné des conséquences dévastatrices sur les populations et l’environnement. Nous sommes enchantés de constater que la dynamique est bien enclenchée pour la restauration de notre environnement naturel, parce que la nature est notre meilleure alliée pour s’attaquer au changement climatique et garantir l’avenir », a indiqué la directrice exécutive adjointe du Pnue, Joyce Msuya. 

La Décennie permettra d’accélérer la réalisation des objectifs de restauration, comme le défi de Bonn, dont la vocation est la remise en état de 350 millions d’hectares d’écosystèmes dégradés d’ici 2030, pour une facture estimée à 800 milliards. À ce jour, quelque 57 pays, des gouvernements infranationaux et des organisations privées se sont engagés à restaurer plus de 170 millions d’hectares.

Noël Ndong

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