Environnement : une gestion des déchets est nécessaire en Afrique

Vendredi 11 Décembre 2020 - 11:05

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Un rapport de la Banque mondiale sur le traitement des ordures ménagères annonce que d’ici 2050 la production actuelle de déchets en Afrique subsaharienne, estimée à 174 millions de tonnes en 2016, devrait tripler dans les années à venir.

Alors que de nombreux pays africains peinent à gérer leurs déchets, ils en récupèrent aussi de l’étranger. Résultat : le continent est submergé de déchets. Des décharges sauvages apparaissent et plusieurs pays voient leurs décharges déborder d'ordures ménagères mais aussi de matériaux toxiques ou d'équipements électroniques, venus de pays développés. Or, selon la Convention de Bâle, entrée en vigueur en 1992, les pays ne peuvent pas exporter leurs déchets toxiques sans le consentement des destinataires. C'est pourquoi les pays exportant des déchets électroniques hors d'usage vers l'Afrique le font donc sous couvert d’un don « charitable » : les objets transportés sont considérés comme des biens de seconde main, autrement dit comme des matériaux électroniques d’occasion, qui sont, eux-aussi, autorisés.

En 2018, un autre rapport de la Banque mondiale estimait que l’Afrique devrait produire trois fois plus de déchets à l’horizon 2050. Toujours selon ce rapport de la Banque mondiale, en Afrique sub-saharienne, 69% des déchets sont déversés à ciel ouvert et souvent brûlés. 24% des déchets sont éliminés sous une forme quelconque et environ 7% d'entre eux sont recyclés ou récupérés. Par exemple, à Bamako, capitale du Mali, des déchets sont laissés dehors par les habitants, faute d’un ramassage et d’une gestion régulière, entraînant une pollution des sols et des maladies pour les habitants contraints de vivre proche de ces quartiers. Une bonne gestion des déchets est donc indispensable pour endiguer les problèmes sanitaires sur le continent.

Des projets fleurissent un peu partout sur le continent pour faire face à cette problématique, comme Africompost qui propose de faire du compost à partir des déchets et de l’utiliser pour les cultures agricoles. Un projet piloté par une fondation française dénommée  « Good planet ».

Si depuis peu certains pays, notamment dans le nord du continent, commencent déjà à constater les bienfaits du recyclage, d’autres n’arrivent pas à voir le bout du tunnel. De trop nombreux problèmes de gestion des budgets, des ressources humaines et techniques et de communication freinent le développement de cette activité dans de multiples zones d’Afrique.

À l’heure où le traitement des ordures est devenu un business grandissant et pèse plusieurs milliards de dollars, la responsabilité sociale des gouvernements et entreprises doit être une priorité. Si cette condition n’est pas respectée, c’est la santé des Africains qui risquerait d’en payer le prix fort.

Boris Kharl Ebaka

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