État civil : des enfants congolais plaident pour l’enregistrement des naissances

Lundi 11 Avril 2016 - 16:34

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Le ministère de l’Intérieur et Sécurité et celui de la Femme, Famille et Enfant avec l’appui de l’Unicef et du gouvernement canadien viennent d’organiser au centre Lassalien un atelier national sur la production des messages en rapport avec le droit fondamental à l’identité par l’enregistrement des naissances à l’état civil. 

Au total vingt-cinq enfants congolais venus de quatre provinces de la RDC, à savoir Kongo central, Kasaï central, Maniema et Kinshasa ont pris part à cet atelier à l’issue duquel ils ont formulé des recommandations pour promouvoir le droit de l’enfant à l’identité par le biais de l’enregistrement  des naissances à l’état civil.

Aux autorités nationales, ces enfants recommandent l’amélioration qualitative et quantitative du service de l’état civil ; la sensibilisation des parents et l’ensemble de la population à l’importance de la déclaration des enfants à l’état civil afin de les amener à un changement de comportement. Ils ont également plaidé pour qu’il soit décrété un moratoire d’au moins une année en vue de permettre l’enregistrement de tous les enfants de plus d'un mois qui n’ont pas été enregistrés dans le délai légal. En sus, ils ont demandé d’impliquer davantage les enfants comme acteurs pour la sensibilisation à l’enregistrement des naissances.

Durant cet atelier, les enfants ont élaboré un plan d’actions pour matérialiser leur contribution à la promotion du droit à l’identité. Ce plan prévoit notamment la transmission aux autorités provinciales du rapport synthèse de l’atelier de Kinshasa et la diffusion des messages, de la chanson et du court métrage qu’ils ont produit sur l’importance de l’enregistrement des nouveau-nés à l’état-civil.   

Plaidoyer des enfants

Exaucé Bamba Pila, un enfant de 13 ans venu du Kongo Central, a, dans son discours de clôture, au nom de tous les enfants de la RDC, souligné que la déclaration de la naissance au bureau de l’état civil permet à l’enfant d’avoir une identité, d’être légalement membre d’une famille et d’une communauté, de bénéficier des avantages sociaux et d’être protégé contre plusieurs formes d’abus et d’exploitation.

Cette déclaration, poursuit-il, permet aux parents d’obtenir l’acte de naissance de leur enfant qui constitue le seul document juridique lui procurant une identité. La loi congolaise permet l’enregistrement gratuit d’un nouveau-né à l’état-civil dans un délai de 90 jours (3 mois) après la naissance de l’enfant. Dépassé ce délai, explique Exaucé Bamba, les parents sont obligés d’obtenir un jugement supplétif au tribunal pour enfants, moyennant paiement d’une somme d’argent, pour avoir un acte de naissance au bureau de l’état civil d’une commune.

Tout en déplorant le faible taux d’enregistrement des enfants à l’état civil en RDC, Exaucé  qui s’inspire de l’Enquête démographique et de Santé (EDS-RDC) 2013-2014, fait savoir que seuls 25% d’enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés à l’état civil et seulement 14% possèdent un acte de naissance.

Aline Nzuzi

Légendes et crédits photo : 

Le droit à l'identité est reconnu à tout enfant

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