Expo 2015 : du ngoki à table !

Mardi 21 Avril 2015 - 18:20

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Les Italiens ne cachaient pas leur perplexité mardi en apprenant que crocodile et chenilles seront parmi les plats cuisinés présentés à l’Expo de Milan !

On peut gager que de nombreux Italiens se sont jetés sur Internet et sur les sites de protection de la faune pour savoir si cuisiner du crocodile, le ngoki, était bien dans les normes. Car ce plat va être présenté à l’exposition universelle de Milan qui s’ouvre dans dix jours. Plusieurs pays d’Afrique mais aussi des nations d’Amérique du Sud ont inscrit à la palette du patrimoine culturel qui sera présenté – dégusté – dans leur stand un plat de saurien bien alléchant !

Le thème de l’Exposition de Milan, ‘Nourrir la planète, énergie pour la vie’, est une invite aux participants à venir déployer les talents les plus divers pour montrer comment ils affrontent le problème de la faim ; comment ils mangent. La Côte d’Ivoire vient à l’exposition avec la panoplie des ignames dont son ministre de l’agriculture ne loupe aucune occasion pour les offrir à ses hôtes (en leur recommandant surtout d’aller les planter !). L’Angola et le Burundi présenteront leur savoir-faire en matière de café. La République démocratique du Congo et les pays d’Afrique centrale en particulier vont présenter leurs variétés de tubercules.

Le ngoki ne sera donc pas un mets étranger à la table à Milan. Il n’est pas indiqué si, au stand de la République du Congo, sa consommation s’accompagnera de la bière nationale, la bien-nommée Ngok. Mais il est certain que les Congolais présenteront la panoplie complète en la matière. Le pays hôte, l’Italie, a décidé cette semaine que parmi ses plats traditionnels figurera – enfin ! – le porceddù, plat typique confectionné à partir du porcelet nain de Sardaigne. Quelques difficultés sanitaires ont failli faire rater le voyage de Milan aux petits porcs sardes !

La Confédération italienne des cultivateurs directs, la Coldiretti, exulte : il y aura à boire et à manger diversifié à Milan. « Une correcte alimentation ne peut pas ne pas prendre en compte la réalité productive et culturelle locale des pays du tiers-monde », souligne avec bon sens Roberto Moncalvo, le président de ce syndicat d’agriculteurs. « En conséquence, il ne saurait manquer ni chenilles, ni coléoptères, fourmis ou autres criquets comestibles qui sont très protéiniques, bien qu’éloignés de la réalité culinaire italienne » ! En un mot comme en cent, Milan sera une école de curiosités et de tolérance à table.

Lucien Mpama