Exposition : Gastineau Massamba en solo à la galerie Anne de Villepoix à Paris

Lundi 15 Novembre 2021 - 11:45

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La galerie Anne de Villepoix présente, du 17 novembre 2021 au 29 janvier 2022, "Mandola…", la première exposition de l’artiste congolais Gastineau Massamba. Le vernissage est prévu le 19 novembre à partir de 18 h.

Gastineau MassambaLe communiqué de presse de la galerie exprime le bonheur de présenter la première exposition personnelle de Gastineau Massamba. L’artiste revient à la peinture, considérant qu’il a épuisé le medium « fil », afin de dégager une nouvelle énergie moins figée ; "être dans le mouvement", précise-t-il. "Je ne suis pas décorateur, je témoigne de mon époque, sans masque, je travaille sur les corps", confie l'artiste.

L’usage de l’acrylique et du pastel lui permet de retrouver l’énergie susceptible de saisir au plus vif les figures qu’il peint sans dessin préalable. Le peintre fait fi de toute narration et de décoration, il va à l’essentiel et attaque directement le motif sans préparer la toile.

En bon dramaturge, l’artiste peint au plus profond de la chair. L’importance de la réserve dans cette peinture sur fond noir contribue à isoler les personnages. Un ascétisme qui confère à ses toiles un décorum quasi nul et qui n’est pas sans évoquer le dépouillement du théâtre de Beckett.

D’ailleurs, ne pourrait-on pas dire qu’il dresse des figures indomptables au moment où elles représentent l’effroi ? L’omniprésence du cri participerait d’une forme d’acte de résistance dont le philosophe Gilles Deleuze attribuait à l’art la seule fonction édifiante dans un monde privé de transcendance.

N’est-ce pas cette aptitude à « tenir bon » au milieu du monde et des situations les plus inhumaines dont l’artiste veut témoigner à sa manière ? Il nous montre le sort de ces êtres humains fuyant les violences politiques, sans sécurité économique ni sociale, se déplaçant et migrant à la recherche de meilleures conditions de vie. C’est la force de cette peinture de pouvoir rendre visible le cri silencieux et de nous faire entendre notre propre surdité à la souffrance d’autrui.

Pourtant, l’art de Gastineau Massamba n’a rien d’une oraison funèbre. Un subtil mélange d'expressionnisme et de maniérisme traverse cette peinture dont la vitalité permet de concilier l’âpreté thématique à la jubilation de la touche. La peinture est une fête malgré les drames qui peuvent s’y jouer. Contrairement à une tradition picturale qui fait descendre la lumière du ciel, l’éclairage semble provenir des tréfonds de la terre. Lumière d’outre-tombe ? Elle semble monter du sol comme pour mieux témoigner de ce rapport si fécond qui nous lie à la nature.

Né au Congo en 1973, Gastineau Massamba est très tôt initié par son père, professeur à l’école des Beaux Arts de Brazzaville, puis poursuit son cursus au centre d’art de la Tsiémé, à Talangai, dirigé par Rémy Mongo Etsion. Il expérimente de nombreux médiums, performances, sculptures, poésies. A l’instar de ses travaux autour de la couture sur toile qui l’ont fait connaître internationalement, il revient ici à la peinture et au dessin avec un ensemble de tableaux empreints de l’ambiance intime de son atelier de Montreuil.

"L’art, c’est le baromètre du monde", ajoute-t-il, "et moi je travaille sur les corps", précise l'artiste.

Informations pratiques

Adresse : 18 rue du Moulin Joly

75011 Paris

France

tel +33 (1) 42 78 32 24 | tel +33 9 80 53 23 47

Mail : info@annedevillepoix.com

www.annedevillepoix.com

 

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Gastineau Massamba

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