Festivités du soixantième anniversaire de la littérature congolaise : premier bilanJeudi 31 Octobre 2013 - 17:15 Soixante ans après la publication du premier roman Cœur d’Aryenne de Jean Malonga, la littérature congolaise célèbre le partage des cultures. L’écrivain-chroniqueur Aimé Eyengué, l’un des promoteurs de l’événement, dresse un premier bilan de la célébration Dépêches de Brazzaville (LDB) : Comment interpréter le choix de la France pour démarrer les festivités du soixantième anniversaire de la littérature congolaise ? Aimé Eyengué (AE) : C’est à L’Haÿ-les-Roses, en France, que s’est tenue la première étape d’une série de commémorations de cet anniversaire en hommage au symbole que constitue le retour sur les terres d’origine de la parution du premier roman de Jean Malonga, Cœur d'Aryenne, en juillet 1948. C’est en France que l’auteur, à l’époque sénateur du Moyen-Congo, a rencontré Alioune Diop, fondateur des Éditions Présence africaine. Le choix des lieux, celui de la feuille de route, y compris des étapes retenues, découle de la volonté collégiale du comité de pilotage de l’événement. Nous travaillons en partenariat avec l’Union nationale des écrivains et artisans congolais (Unéac), présidée par Henri Djombo, et l’association culturelle congolaise Agora que j’ai l’honneur d’animer. LDB : Quelles sont les manifestations prévues en France et au Congo ? AE : Le train a démarré à L’Haÿ-les-Roses suivant le calendrier d’activités établi d’octobre à décembre. La première étape dans la région parisienne visait à valoriser le fleuve Congo en présence de Sylvain Ngambolo, son promoteur, au travers du carnet de voyage de Jean Malonga et du film de Hassim Tall. Les écrivains Liss Kihindou et Boniface Mongo M’Boussa ont évoqué la présence déterminante du fleuve dans les œuvres littéraires. Les deuxième et troisième rendez-vous auront lieu le 10 novembre à la Maison de l’Afrique, située dans le Quartier latin à Paris, et le 12 décembre à la Librairie-Galerie Congo. Brazzaville et Pointe-Noire prendront le relais au Congo. LDB : Quelles ont été les réactions du public ? AE : Le public s’est approprié l’événement. Nous vérifions chaque jour cet engouement grâce aux différents retours enregistrés de par le monde. Les réseaux sociaux nous facilitent le contrôle de cet impact. À L’Haÿ-les-Roses, le public est venu très nombreux. En communion avec celui-ci, nous avons rendu hommage à Léopold Pindy Manmonsono, décédé le 8 octobre dernier à Brazzaville. Nous nous attendons à la même implication au Congo. Nous aurons, à Brazzaville, des manifestations gratuites dans l’enceinte de la mairie centrale, près du fleuve. À Pointe-Noire, les hommes de lettres et le public se retrouveront à l’Institut français. Nous voulons créer une proximité chez les lecteurs afin de rappeler que la littérature est la mémoire d’un peuple : chacun peut puiser dans les écrits de la force pour aller de l’avant. N’oublions jamais d’où l’on vient. La force du baobab est dans ses racines. C’est un événement national qui sensibilise les gens partout. Une culture populaire à prendre en compte par tous. LDB : Quels sont les résultats attendus ? AE : Un livre sera écrit par le collectif des auteurs et écrivains congolais à l’issue de ces noces de diamant dont l’union est le thème central. Un mariage des cultures au travers duquel nous insistons sur la mémoire collective pour que chaque Congolais-Congolaise se souvienne toujours en s’appuyant sur les écrits. Le but est d’établir un pont culturel comme gage des progrès des mentalités. Nous aurons atteint notre objectif si l’unité nationale se trouve consolidée par le biais du livre : tendre la main vers l’autre. Un livre est fait pour établir un pont afin de ne plus se méconnaître. Jacques Loubelo nous a légué un cri du cœur : l’union. Jean Malonga a bâti le premier pont en se projetant à partir de Mambeké Boucher, personnage central de son ouvrage : une amitié entre un fils du Nord et un fils du Sud. Sans doute la vulgarisation du livre participera-t-elle à cette noble mission de la paix entre Congolais. Les prochaines célébrations : Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo 1 : À L'Haÿ-les-Roses, lors de la première étape des festivités du 60e anniversaire de la littérature congolaise : 1953-2013. Photo 2 : Jean Malonga, auteur du premier roman congolais « Cœur d'Aryenne », paru en juillet 1953 aux Éditions Présence africaine. Photo 3 : Débat à L'Haÿ-les-Roses. (Crédits photo : Aimé Eyengué) |