Florenthinau Kelly Mboyo : « Lorsqu’un Congolais est devant sa télévision, qu’il se reconnaisse à travers ses faits au quotidien »

Jeudi 2 Juillet 2020 - 20:08

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Florenthinau Kelly Mboyo est le réalisateur-producteur de la série télévisée Kuamutu dont la sortie est prévue pour janvier 2021. Cette série congolaise en cours de tournage à Brazzaville connaît la participation en grande partie des acteurs congolais et des autres pays africains. Panafricaine, elle émet un message fort aux leaders politiques qui injectent tant d’argent dans leurs activités pour finir parfois riches ou pauvres.

Les Dépêches du Bassin du Congo : Vous êtes en train de travailler présentement sur un projet. Peut-on en avoir la quintessence ?

Florent kelly Tchinomboyo : Nous sommes en train de travailler sur une série télévisée qu’on appelle Kuamutu qui signifie le Leadership. Dans ce monde, il y a un fait que chacun de nous a toujours tendance d’oublier. C’est que l’homme est maître de sa pensée. Et tout le monde est leader dans un coin. Vous pouvez remarquer dans la société que quelqu’un qui est le plus faible, a un point faible qu’il ne veut pas qu’on touche. C’est à ce point qu’il est leader. Nous voulons rappeler que dans chaque coin il y a un leader qui ne veut pas qu’il soit remplacé. C’est ça l’idée de la série.

L.D.B.C : Quels sont les angles retenus dans cette série à travers ces faits que vous présentez ?

F. K. T : Nous nous sommes basés sur quatre angles. Le premier est la politique. Nous montrons ici comment la politique change l’être humain. C’est un milieu dans lequel on peut entrer riche mais en sortir pauvre. Et c’est comme aussi on peut arriver pauvre et en sortir riche. Nous avons également relaté les problèmes qui se passent dans les partis politiques, des problèmes qui ne trouvent pas leur intérêt dans la politique mais aussi sur des sentiments, des soucis qui naissent des conflits allant jusqu’à se généraliser dans le pays. Le deuxième point porte sur les affaires. C’est un secteur dans lequel des gens ne veulent pas s’aventurier, sous prétexte que l’entrepreneuriat ne marche pas. Là dedans nous évoquons des difficultés souvent rencontrées et avons proposé des pistes de solution pour aller de l’avant. Il y a aussi nos faits sociaux, à savoir l’amour, le quotidien de notre environnement, nos vies amoureuses et bien d’autres sujets. C’est pour que lorsqu’un Congolais est devant sa télévision qu’il se reconnaisse à travers ces faits au quotidien.

L. D. B. C : Quel est le type d’acteurs qui participent dans cette série ?

F. K. T : Je dirai qu’à la base Tokomi Film, c’est une association cinématographique à la base. Ce sont les mêmes acteurs que nous avons formés il y a trois ans et qui ont fini par acquérir l’expérience professionnelle. Au Congo le 7e art est vraiment négligé. Etant donné qu’on n’est pas connus sur la scène internationale, on s’est dit que l’on ne va pas les vendre ailleurs ; nous allons donc nous-mêmes les tester à travers une production professionnelle pour leur donner la chance d’aller un jour sous d’autres cieux. Les acteurs qui ont tourné dans cette série sont à 97 % des nationaux. Nous avons également des étrangers puisque nous allons africaniser la série. Ainsi, nous avons des Ivoiriens, des Nigérians, des Angolais y compris des acteurs de la RD Congo.

L.D.B.C : Avez-vous tourné cette série avec une certaine aisance ?

F.K.T : Il faut dire que les inquiétudes au cours d’un tournage ne manquent toujours pas dans une production dite professionnelle. Mais nous restons positifs parce que notre 7e art n’est pas vraiment reconnu sur le plan national. C’est difficile qu’on puisse vous faire confiance. Pendant qu’on faisait par exemple le repérage des sites de tournage, nous avons rencontré des hommes d’affaires de ce pays. Ils ont refusé que nous tournions dans leurs résidences. Nous étions alors obligés de nous tourner vers les hôtels qui ont accepté de nous accompagner. Certes le coût était tellement élevé, les difficultés on les a connues. Mais, jusqu’à aujourd’hui, on ne se décourage pas. Ça fait deux ans et six mois que la production continue. Les acteurs sont en train de dépenser beaucoup d’énergie. Malgré les caprices de la technique, nous fonçons droit sur l’objectif.

L.D.B.C : Pour terminer, à quand la sortie ?

F.K.T : La sortie est prévue pour janvier 2021.

Propos recueillis par Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Florent kelly Tchinomboyo

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