Football : la CAN 2015, c’est parti !

Jeudi 15 Janvier 2015 - 12:45

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Seize équipes prennent le départ le 17 janvier et au finish, une seule soulèvera au soir du 8 février le prestigieux trophée pour succéder au Nigeria. Durant trois semaines, les seize meilleures nations africaines auront un défi à relever : celui d’améliorer leur palmarès  au cours du tournoi.

L’Egypte étant compté parmi les grands absents du tournoi tout comme le Nigeria qui ne défendra pas son titre, le Ghana et le Cameroun quadruples champions d’Afrique lutteront pour ajouter une nouvelle étoile et  revenir à une longueur de retard avec les Pharaons. D’autres nations à l’instar de la République démocratique du Congo, double championne d’Afrique, du Congo, de la Zambie, de la Côte d’Ivoire, de la Tunisie et de l’Algérie, ayant chacun un trophée, à leur actif,  tenteront elles aussi de surprendre l’Afrique pendant que le Burkina Faso, le Gabon,  le Sénégal, le Cap vert , le Mali, la Guinée et la Guinée Equatoriale chercheront à  inscrire leur nom au palmarès, pour la première fois. C’est l’enjeu de la  30e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui nous réservera à coup sûr  des surprises.  

La Guinée Equatoriale a sauvé la CAF

Mais avant  de voir son organisation confirmée, cette année, cette CAN a failli perdre sa vraie valeur en raison de la décision de la dernière heure du Maroc. Le Ghana et l’Afrique du sud ayant refusé d’assumer la mission de remplaçant au pied levé, d’autres pays hors du continent à l’instar du Qatar ou encore le Brésil selon certaines sources,  étaient prêts à offrir à la CAF leurs installations pour le tournoi. Heureusement que la Guinée Équatoriale a su jouer la dernière carte.

La 30e édition de la CAN  va se jouer à la période voulue par la CAF notamment du 17 janvier au 8 février pas au Maroc mais en Guinée Équatoriale. Le Maroc rappelons-le, a renoncé  à  l’organisation à trois mois  de la compétition, évoquant comme raison l’épidémie hémorragique à virus Ebola qui sévissait au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée Conakry. La Confédération africaine de football ne s’est pas pliée aux exigences des autorités marocaines, lesquelles demandaient que cette compétition soit reportée. « Depuis la première édition en 1957 jamais la Coupe d’Afrique des nations n’a fait l’objet d’une déprogrammation ou d’un différé », précisait la CAF avant que la Guinée Équatoriale qui avait co-organisé la CAN en 2012 avec le Gabon, accepte la proposition.  Son choix a fait couler beaucoup d’encre d’autant plus que le Nzalang national a été  disqualifié dès les préliminaires de la CAN pour avoir aligner un joueur non éligible contre la Mauritanie. La compétition va se jouer sur 4 sites. Le groupe A  évoluera à Bata. Le groupe B mettra aux prises la Zambie, la Tunisie, le Cap vert et la République démocratique du Congo à Ebebiyin. Le Groupe C regroupant le Ghana, Algérie,  le Sénégal et l'Afrique du sud  évoluera à Mongomo tandis que la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Mali et la Guinée  composent le groupe D à Malabo.

Tirage au sort : le Congo  dans un groupe équilibré

Le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des nations effectué le 3 décembre à Malabo a placé le Congo dans un groupe A  plutôt jouable avec  des adversaires qu’il connaÎt bien : Guinée Équatoriale, Gabon et le Burkina-Faso. Dans ce groupe, seuls les Diables rouges ont déjà remporté la CAN.  Le Burkina Faso l’a laissé filer en 2013 puis le Gabon et la Guinée Équatoriale se contentent des quarts de finale comme meilleures performances.

Les Diables rouges ouvriront le bal de la compétition le 17 janvier à Bata, face à la Guinée Équatoriale. Puis que le Nzalang national n’est qu’à sa deuxième participation à la phase finale et ce, grâce à son statut de pays organisateur en 2012 et 2015. C’est la première fois que les deux pays se rencontrent dans une phase finale de la CAN. Ce sera également pour la première fois que les Diables rouges jouent le match d’ouverture de cette compétition. La première CAN pour tous les joueurs des Diables rouges. « C’est une fierté que mon équipe dispute le match d’ouverture de la CAN. On a beaucoup de chance de jouer contre le pays hôte, la Guinée Équatoriale. Parmi mes jeunes joueurs, aucun n’a disputé une Coupe d’Afrique des nations. Ils vont tous la découvrir, et ce après quinze années d’absence du Congo en phase finale », a déclaré Claude Le Roy. L’histoire nous enseigne que  la plus large défaite de la Guinée Équatoriale a été infligéé par le Congo, 6-0 le 13 décembre 1990, lors du tournoi de l’Udéac.

Le Gabon est le deuxième adversaire du Congo, le 21 janvier toujours à Bata. Ce sera également pour la première fois aussi que les deux équipes se rencontrent dans une phase finale de la CAN. À la différence de la Guinée Équatoriale, les deux pays ont l’habitude de s’affronter dans les matches officiels. Lors des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014, ils se sont rencontrés à deux reprises. Le Congo arrache un match nul au match retour à Franceville 0-0, après l’avoir emporté à l’aller 1-0 à Pointe-Noire. Lors des éliminatoires de la CAN 1978, le Congo confirme à l’aller 3-2 avant le nul de 2-2.  Le Gabon sera à sa sixième participation à la CAN après 1994, 1996, 2000, 2010 et 2012

Le dernier adversaire du Congo s’appelle le Burkina-Faso. Le match ne se jouera pas à Bata mais à Ebebeyin, le 25 janvier. Cette équipe a souvent posé des problèmes au Congo. Et, les Diables rouges gardent un mauvais souvenir des Etalons. Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, les deux équipes étaient logées dans le même groupe. Les Diables rouges réussissaient à tenir en échec à Ouagadougou, les futurs finalistes de la CAN 2013 sur le score de 0-0.  Mais au match retour disputé à Pointe-Noire, le Congo s’était incliné 0-1. Lors des éliminatoires de la CAN 2004, les deux équipes s’étaient affrontées avec le même bilan : Une large victoire pour les Etalons 3-0 à Ouagadougou puis un nul de 0-0 à Brazzaville.  Les Etalons disputeront leur 10e CAN après 1978, 1996, 1998,2000, 2002, 2004, 2010, 2012, 2013. Ils ont pour meilleure performance la place de finaliste en 2013.

Servir des expériences du passé pour mieux rebondir

Le Congo retrouve la CAN après 15 années d’absence. En Guinée Équatoriale, les Diables rouges ont hérité d’un groupe équilibré à la différence des groupes C et D.  Cette année, les Diables rouges ont beaucoup de défis à relever à côté de celui de  passer le premier tour pour ainsi marquer leur retour sur l’échiquier continental. Gagner des matches veut dire marquer des buts et savoir mieux gérer la pression des matches.  

Le Congo n’a plus gagné un match lors de la CAN depuis le premier tour de la CAN 1974. Au cours de cette édition, les Diables rouges s’étaient imposées le 5 mars  à Alexandrie 2-1 contre le Zaïre grâce à Mbono et Minga  lors de la 9e édition de la CAN dont le Congo se présente comme vainqueur de la derrière édition à Yaoundé au Cameroun. L’unique trophée remporté par le Congo en 1972. Mais bien avant, le Congo avait battu 2-0 l’Iles Maurice puis un match nul contre la Guinée. Le Congo sort de ce groupe invaincu  mais échoue 1-2 en demi-finale face à la Zambie. Depuis, plus rien. Car lors de  sa dernière participation en 2000, le Onze national quitta la compétition sans marquer le moindre but, se contenta alors de deux défaites de 0-1 respectivement contre le Maroc et la Tunisie et un nul de zéro partout face au Nigeria. Les joueurs de l’époque évoquaient le groupe de la mort comme raison de cette maigre performance. Il  faut remonter le film jusqu’en 1992   pour  déterminer le dernier buteur congolais à la phase finale de la CAN.

C’était au Sénégal que le Congo avait atteint les quarts de finale avant d’être  éliminé 1-2 par le Ghana d’Abedi Pele. Il termina deuxième de son groupe grâce à deux matches nuls d’un but partout respectivement contre la Côte d’Ivoire et l’Algérie. Les deux buts étaient les œuvres de Tchibota Mavis. Mais au cours de cette compétition  le Congo n’avait gagné aucun  match.   

Le parcours des Diables rouges lors des éliminatoires

Mal classé pour les multiples absences à la phase finale, le Congo débutait la campagne par deux tours préliminaires. Les Diables rouges s’inclinent d’entrée de jeu à Windhoek 0-1 lors de la phase aller du premier tour préliminaire contre la Namibie. Ils se qualifient grâce à leur brillante victoire à Pointe-Noire lors du match retour 3-0. Les buts étaient les œuvres de Sylvère Ganvoula, Doré Fodé et Ladislas Douniama. Le Congo recevrait ensuite le Rwanda pour le dernier tour préliminaire. Césair Gandzé puis Doré Fodé permettaient aux Diables rouges de s’imposer 2-0 à Pointe-Noire à l’aller. Mais lors de la phase retour, les choses ne se sont pas passées comme souhaiter. Le Congo s’incline d’abord 2-0 avant de s’incliner aux tirs au but.  Le Congo est éliminé sur le terrain.

L’affaire Etekiama porte bonheur des Diables rouges

Heureusement, la réserve portée par le Congo le 20 Juillet à propos d’Etekiama a été jugée recevable. Le joueur de l’AS Vita club de Kinshasa  disputait en effet,  les compétitions de la CAF avec deux identités différentes. Etekiama Agaty à l’AS Vita club et Birori Daddy avec les Amavubis. Son identité douteuse a fait de telle sorte que les Diables rouges de Claude Le Roy soient repêchés. Le Onze national entame de belle manière les éliminatoires en imposant une défaite 3-2 au Nigeria à la Calabar grâce à un but de Prince Oniangué et un doublé de Thievy Bifouma. Le Congo récidive lors de la deuxième journée en s’imposant à Pointe-Noire 2-0 face au Soudan. C’est la seule et l’unique victoire des Diables rouges à domicile. Le reste  des rencontres s’est avéré comme un calvaire à domicile : deux défaites sur un score identique de 2-0  respectivement contre l’Afrique du sud et le Nigeria sans conséquence puisque les points glanés à l’extérieur notamment le nul face à l’Afrique du sud à Polokwane 0-0 et la victoire à Khartoum  1-0 sur un coup de pied assassin de Francis Nganga, effacent aux Diables rouges les souvenirs antérieurs des éliminatoires. Après 15 ans le Congo retrouve l’Afrique, laissant derrière lui, le Nigeria, tenant du titre. Ce sont peut-être les signes qui ne trompent pas.

Un bilan à l’extérieur plus que flatteur

Lors des éliminatoires le Congo a su voyager en témoigne son bilan. Sur trois matchs joués, il a gagné deux pour un match nul, inscrivant  quatre buts contre deux encaissés.  Le bilan à domicile a été le plus médiocre : une victoire, deux défaites, deux buts marqués contre quatre encaissés.

 

 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : les Diables rouges célébrant la victoire Photo 2 : une contre attaque du Thievy Bifouma Photo 3 : le onze national