Fouille des décharges publiques : une préoccupation sociale et sanitaire

Vendredi 18 Novembre 2022 - 13:06

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Depuis près de trois ans, des Congolais dont l’âge varie entre 10 et 65 ans ont pris l’habitude de fouiller dans les décharges publiques, à la recherche des objets plastiques et métalliques. Une pratique qui a bien des conséquences sociales et sanitaires.

 

 

Avant l’avènement de la covid-19, il était courant, dans des quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire, de voir des ouvriers longer des rues et avenues à la recherche de certains objets en métal et des bouteilles cassables ou en plastique. Ils passaient leur chemin tout en prenant la peine d’attirer l’attention des riverains susceptibles de leur proposer la marchandise désirée, contre de modiques sommes.

En mars 2020, la pandémie à coronavirus a été détectée au Congo. Pour protéger la population, des mesures barrières ont été édictées par les autorités locales. A cause de cette interdiction, ces ouvriers ne pouvaient plus continuer leur petit business. N’ayant plus d’acheteurs, ils étaient contraints de jeter les objets ramassés dans les décharges publiques, devenues des lieux propices pour recueillir des métaux et autres objets recyclables.

Ceux qui fouillent dans des décharges publiques choisissent des heures appropriées. La plupart d’entre eux s’y rendent à la tombée de la nuit. D’autres préfèrent l’aurore. « Nous ne voulons pas être vus par les gens. C’est humiliant de venir chercher à manger dans les poubelles. Nous n’avons pas trop le choix », a reconnu Paul Popolo.

Conséquences attendues

 A cause des mauvaises odeurs, on se demande comment ces fouilleurs de poubelles font au jour le jour. « Nous sommes déjà habitués », a répondu Samuel Mayala, un autre fouilleur de décharge publique. « Nous ne ressentons plus la nausée. Nous ne gérons plus le reste. Nous avons un objectif, un point, c’est tout », a-t-il ajouté.

La plupart du temps, ils sont mal protégés ou ne le sont pas du tout, s’exposant ainsi à plusieurs microbes et courant le risque de contracter des maladies comme la tuberculose, la dysenterie, le choléra, le tétanos et bien d’autres. « Les microbes peuvent se situer à même le sol, dans les eaux et même sur les objets. On pourrait dire que les bouteilles en plastique, par exemple, sont nettoyées au savon et à l’eau chaude. Mais, ce n’est pas suffisant car, il existe des microbes qui résistent à la chaleur et à la fraîcheur. C’est une pratique qui devrait être bannie », a préconisé le docteur généraliste Léonce Miyouna.

Les dangers liés à cette activité n’épargnent guère la société. Car certains objets infectés tels les bidons et les ustensiles de cuisine peuvent se retrouver dans les ménages, avec des risques de maladies que cela implique.

 

Chris Louzany

Légendes et crédits photo : 

Une décharge publique à Brazzaville/DR

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