Franck Elemba : « Mon but est de gagner la médaille d’or et de battre mon record devant mon public »

Jeudi 3 Septembre 2015 - 19:21

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Désigné porte-drapeau de la délégation congolaise, Franck Elemba fait part de ses ambitions pour les Jeux africains. Heureux des infrastructures construites pour l’évènement, le champion de France 2015 du lancer de poids a déjà oublié la déception de son échec aux Mondiaux de Pékin. Et vise la plus haute marche du podium.

 

Les Dépêches de Brazzaville : Les Jeux africains 2015 débutent officiellement ce vendredi. C’est un moment de joie pour tous les Congolais, mais pour toi, ça sera encore plus savoureux, puisque tu es le porte-drapeau de la délégation congolaise.

Franck Elemba : Oui, c’est très, très fort émotionnellement. Porter nos couleurs, dans ce stade magnifique, devant le public congolais, c’est une immense fierté.

LDB : Comment devient-on porte-drapeau du Congo ? Comment l’as-tu appris ?

F.E : ça a été une bonne surprise, car je n’étais pas au courant, jusqu’à ce que je reçoive un mail alors que j’étais à Pékin pour les championnats du monde. Je crois que c’est une reconnaissance de mes performances et de mes résultats récents. (Rires) Et j’espère que ce soutien, à mon égard et à celui de mes collègues athlètes et sportifs, se poursuivra lors de la compétition.

LDB : Ces Jeux succèdent aux Mondiaux de Pékin où cela s’est plutôt mal passé pour toi (élimination au stade des éliminatoires). Que s’est-il passé ?

F.E : Franchement, je n’ai pas compris. Je suis arrivé en pleine forme et mon but avoué était d’accéder en finale. Dans les jours précédents la phase qualificative, mes séances techniques étaient très satisfaisantes, puisque j’ai passé la barre des vingt mètres, assez facilement et à plusieurs reprises. Mon entraineur était confiant et tous les voyants étaient au vert. Résultat, je suis éliminé lors des qualifications avec trois lancers : 18m89, 19m20 et 19m40.

LDB : Si aucun élément extérieur ne peut être incriminé dans cet échec, comment l’expliquer ? Un surplus de pression pour cette première compétition mondiale ?

F.E : Oui, il y avait probablement un surplus de pression, car les Mondiaux, au même titre que les Jeux olympiques, c’est le top du top en athlétisme. Mais ce n’est pas une excuse, même si d’autres concurrents l’ont aussi subi : l’Espagnol Vivas et le Bulgare Ivanov, qui ont déjà dépassé les 21 mètres, mais aussi l’Egyptien Mostafa Amr Ahmed et le Sud-Africain Jaco Engelbrecht. Quand la pression s’en mêle, ça devient difficile : tu as trois essais, tu rates le premier et tu n’as plus le droit à l’erreur. Du coup, tu as encore plus de pression et tu ne parviens plus à te relâcher. On va dire que c’est l’apprentissage du très haut niveau et que ça me servira pour plus tard.

LDB : Comment rebondir après cet échec ?

F.E : ça y est, je suis passé à autre chose, je me focalise sur les Jeux africains. Je suis resté une semaine supplémentaire à Pékin pour peaufiner ma préparation. Dans ces cas-là, il faut vite passer à la compétition suivante et se remettre au boulot.

LDB : Tu as déjà franchi la barre des 20 mètres à Villeneuve d’Ascq, ce qui t’a permis d’être champion de France en juillet dernier. Tu sens que tu peux le refaire à Brazzaville, cette semaine ?

F.E : Oui, je suis prêt et je suis confiant. Mon but est de gagner la médaille d’or et de battre mon record (ndlr : 20m24) devant mon public.

LDB : Au-delà de ces Jeux africains, on rentre dans la dernière saison pré-Jeux olympiques de Rio : c’est l’objectif ultime ?

F.E : L’objectif immédiat, ce sont les Jeux africains. Et je veux y briller et obtenir ma qualification pour Rio 2016. En athlétisme, les Jeux olympiques, c’est le sommet, c’est notre Coupe du monde à nous.

LDB : Actuellement, tu es 41e au classement mondial et 4e au classement africain derrière l’Egyptien Ahmed et les Sud-africains Engelbrecht et Cremona. Seront-ils présents pour les Jeux africains ?

F.E : Oui, nous nous sommes vus à Pékin et ils m’ont confirmé leur présence. Ce sont des grands athlètes et des concurrents de très haute valeur. Le sport, c’est simple : que le meilleur gagne. A moi de faire en sorte d’être le meilleur et de monter sur la plus haute marche du podium.

LDB : L’Egyptien Ahmed a réalisé la meilleure performance africaine de l’année avec un lancer à 20m57 et est le favori logique du tournoi. Toi, tu culmines à 20m24. Penses-tu pouvoir le battre à Brazzaville ?

F.E : Franchement, oui. Je rentre dans ma période de pic de forme, je sens que je vais le battre et que je vais battre mon record.

LDB : As-tu vu les images du stade de l’Unité et des autres infrastructures sportives et urbaines construites pour ces Jeux ?

F.E : Oui. Et c’est vraiment magnifique. Pour le développement de l’athlétisme et des sports qui vivent souvent dans l’ombre du foot, ce sont des outils merveilleux. C’est important pour les sportifs qui évoluent au niveau local de pouvoir bénéficier de telles installations. Plus besoin d’aller ailleurs quand on a de tels équipements. Là, on est au top africain. A nous de les entretenir pour que cela perdure.

LDB : Es-tu en contact avec les athlètes d’autres disciplines ? Sont-ils satisfaits de leur préparation ?

F.E : Oui, je suis en contact avec de nombreux « collègues » athlètes et j’ai suivi de loin leurs prestations et leurs préparations. Le moral est bon et l’espoir est de mise. Mais il faudra assurer le jour J. Seul le résultat comptera : c’est la loi du sport.

LDB : Le Congo court toujours derrière sa première médaille d’or en athlétisme aux Jeux africains : c’est résolument l’occasion ou jamais ?

F.E : Bien sûr : ces Jeux du Cinquantenaire doivent être ceux du sport congolais. À nous de l’accomplir avec le soutien de notre public.

 

 

Propos recueillis par Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Franck Elemba, ici lors de sa victoire aux championnats de France, déborde d'ambition pour ces Jeux africains (droits réservés)

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