G5 Sahel : l’opération Barkhane reconfigurée sur trois piliers par Emmanuel Macron

Mardi 13 Juillet 2021 - 12:45

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Le président français a présenté les trois piliers de l’opération barkhane, lors de la réunion du G5 Sahel en format hybride et en présentiel avec son homologue du Niger.

Pour la bonne résolution des trois piliers qui seront désormais centrés sur la réduction de l’emprise militaire et de l’effectif en place, la réorientation des efforts vers la menace au sud et à l’ouest, ainsi que la recentralisation du commandement au Niger, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a fixé trois missions dans l’après Barkhane, à savoir : neutraliser les terroristes; accompagner la montée en puissance des forces du G5 Sahel et une réaction rapide en cas de menace. Il a détaillé les annonces faites fin juin, en présence de son homologue du Niger, Mohamed Bacoum.

Emmanuel Macron a été clair : « L’opération Barkhane sera fermée dès que le cheminement sera accompli » « Sans plus attendre ». Il veut entamer ce redéploiement, à l’occasion « du reflux de l’emprise terroriste [et de] la stabilisation de la zone frontière ».

Et dans « les prochains moins », sera mis en oeuvre  un nouveau dispositif au Niger. La reconfiguration débutera dans les prochaines semaines et devrait s’achever courant 2022. Avant la période électorale en France. De façon progressive, Paris compte réduire ses emprises militaires au nord du Mali. Ainsi, Kidal, Tessalit, Tombouctou seront « dégrafées ». Ces fermetures s’étaleront sur le second semestre 2021 et seront achevés d’ici le début de l’année 2022, a-t-on appris, au profit des Casques bleus de la Minusma et des Fama. A terme, il n’y aura plus qu’entre 2500 et 3000 forces, moins éparpillées, mais concentrées sur quelques points essentiels : Niamey (Niger) et Gao et Ménaka (Mali), auxquels il faut ajouter la base historique dans la région : N’Djamena (Tchad). Le commandement sera relocalisé au Niger. La France reste donc « engagée au Sahel », même si elle « n’a pas vocation, encore moins la volonté, de rester engagée éternellement au Sahel », a affirmé Emmanuel Macron.

Les trois missions de la  présence militaire française

Les trois missions ont un seul objectif : « la lutte contre le terrorisme ». La première mission est chargée de « poursuivre la neutralisation et la désorganisation » du commandement des deux organisations « ennemies » : Etat islamique au Grand Sahara et Al Qaida. Elle sera essentiellement assurée par la Task Force Sabre, composée des forces spéciales françaises et d’autres éléments de soutien. La deuxième mission participe à « l’appui à la montée en puissance des armées de la région ». Cette « dimension partenariale de combat » avec l’accompagnement des partenaires africains lors « des opérations communes » sera menée par la Task Force Takuba qui aura « [aussi] donc une mission de lutte contre le terrorisme », mais aussi par des actions de formation bilatérales et via la mission européenne EUTM Mali. La troisième mission vise à avoir la réaction rapide ou « réassurance ». Les forces françaises resteront « en permanence en mesure d’intervenir rapidement au profit des forces alliées ou partenaires », à partir de plusieurs pôles : Niger, Mali et Tchad (pour le Sahel), ainsi que la Côte d’Ivoire.

La  montée en puissance de la Task-force Takuba

La task-force Takuba monte en puissance, au plan politique, à travers la reconnaissance de son rôle, dans les conclusions du conseil européen, comme dans le mandat de la Minusma. La France reste la « nation cadre » de cette force, y apportant une « contribution significative ». Mais elle espère agréger de nouvelles composantes.  Emmanuel Macron a expliqué :  « Nous avons sollicité plusieurs autres partenaires non-européens et nous sollicitons sur des missions d’appui des partenaires africains ». Les Etats-Unis devraient occuper une place de choix dans cette coopération. La ministre française des Armées, Florence Parly, vient de signer à Washington un mémorandum pour la coopération entre les forces spéciales. Concrètement, trois pays participent déjà à la mission, l’Estonie, la Tchéquie et la Suède. Ils seront rejoints par l’Italie. Ils devraient être suivi en fin d’année par la Roumanie et la Portugal et, début 2022 par le Danemark, et (peut-être) les Lituaniens.

Noël Ndong

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