Gabon : le pouvoir opte pour l’apaisementJeudi 5 Février 2015 - 15:30 Après les vigoureuses manifestations de décembre dernier à Libreville, les autorités gabonaises prônent l'apaisement. En effet, la réhabilitation, le 4 février dernier de l'Union nationale (UN), le parti d'André Mba Obame, dissout depuis 2011s'inscrit dans cette nouvelle vision. L’annonce de cette décision a été faite par le ministère gabonais de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou, le 4 février dernier. À moins de deux ans de l’élection présidentielle de 2016, cette décision du pouvoir en place permettra non seulement d'apaiser le climat politique dans le pays, mais aussi incitera l'UN de présenter des candidats à cette échéance électorale et à bien mener sa campagne librement. Seulement, l'emblématique leader du parti réhabilité, André Mba Obame, est actuellement en exil à Niamey au Niger. Ce dernier n’est plus apparu en public depuis plusieurs mois, en raison des problèmes de santé. Pour Mike Jocktane, le directeur de campagne de l’UN en 2009, un des proches de Mba Obame, cette décision n’est que «justice ». « La décision d'interdire le parti, le 26 janvier 2011, était arbitraire et illégale », a-t-il dénoncé, avant d'annoncer la tenue du congrès du parti dans les semaines à venir. Par ailleurs, cette autorisation du ministre de l’Intérieur, est diversement appréciée par la classe politique gabonaise. Pour certaines sources citées par Gabon news, la levée d’interdiction par le gouvernement intervient dans un contexte de surchauffe, marqué par d’incessants appels au dialogue politique, suite aux heurts qui ont secoué la capitale Libreville en décembre dernier. Face à ces tensions politiques, la communauté internationale a exprimé sa vive préoccupation. Cynthia Akuetteh, ambassadeur des Etats-Unis au Gabon et Abdoulaye Bathily, représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour l’Afrique centrale, ont appelé les différents protagonistes à l’apaisement et au respect des lois en vigueur. Pour d’autres, il s’agit d’une stratégie politique visant à diviser l’opposition démocratique à moins de deux ans de l'élection présidentielle. Il faut dire que depuis le retour de l’ancien président de la Commission de l'Union africaine, le Gabonais Jean Ping, un front uni de l’opposition s’est constitué pour barrer la route à la candidature de l’actuel président Ali Bongo Ondimba. A en croire la même source, réhabiliter l’UN pourrait « fragiliser » cette alliance de l’opposition, puisque le scrutin se jouera qu’à un seul tour. Le président Ali Bongo Ondimba lors de discours de voeux à la nation, le 31 décembre, avait promis cette réhabilitation. « Le garant politique de la Constitution que je suis, assimile cette interdiction à une mesure permanente. Ce qui s'apparente, à mes yeux, à une restriction de cette liberté fondamentale d'existence des partis politiques » avait-t-il déclaré. Fiacre Kombo(Stagiaire) |