Gestion de la Covid-19 : l’Acaj dénonce une arnaque"encadrée et tolérée"

Mercredi 27 Janvier 2021 - 14:00

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L’ONG relève l’opacité dans la gestion des frais de tests PCR ainsi que le non-respect de la validité légale desdits tests au détriment des voyageurs.

Dans un communiqué du 26 janvier 2021, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), citant des investigations menées sur terrain par ses services, relève non seulement une gestion non transparente des fonds issus des tests réalisés, mais également une application ondoyante des prescriptions quant à la durée de validité de ces tests PCR. Cette ONG de défense des droits de l’homme en voudrait pour preuve le fait que, dans le cadre du suivi sanitaire des milliers de passagers utilisateurs des voies aériennes, les fonctionnaires du ministère de la Santé et autres commis notamment aux aéroports de Lubumbashi et de Kinshasa ont rapporté ne pas percevoir de prime telle que vantée par le secrétaire technique du Comité multisectoriel de riposte à la Covid-19 en République démocratique du Congo (RDC), le Dr. Jean-Jacques Muyembe, en dehors de leurs modiques salaires. Alors que dans une récente sortie médiatique, ce professeur, justifiant le coût exorbitant des tests covid-19 pratiqués en RDC, avait affirmé qu’une partie des ressources était destinée à l’acquisition d’intrants nécessaires dont les réactifs, et qu’une autre était affectée à la rémunération, sous forme de prime, à toutes les parties prenantes intervenant dans la lutte contre cette pandémie.

Une tracasserie administrative inacceptable

L’ONG rappelle, en effet, que la lettre du ministre de la Santé N°1250/CAB/MIN/S/870/SDC/DC/2020, du 24 septembre 2020, adressée au directeur général de l’Autorité de l’aviation civile (AAC) sur la validité des tests covid-19, fixait à quatorze jours leur validité pour les voyages à l’intérieur du pays et à trois jours pour les voyages à l’extérieur du pays. Selon l’Acaj, en violation flagrante des prescrits de ladite lettre, les services du ministère de la Santé chargés de réaliser les tests PCR, notamment à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, ont décidé de ramener à sept jours la validité des tests relatifs aux voyages à l’intérieur du pays. « Ce qui constitue une arnaque savamment encadrée et tolérée par le secrétariat technique du Comité multisectoriel de riposte à la Covid-19 en RDC qui ne peut prétendre ignorer cette ignominie », fait savoir cette association. Et de faire savoir que le ministre national de la Santé a imposé, verbalement et en violation de l’article 93 alinéa 2 de la Constitution, un test PCR à tous les voyageurs en provenance de l’étranger contre le payement de quarante-cinq dollars américains. Et pourtant, tous les Etats qui ont imposé, à titre exceptionnel un test PCR à l’arrivée, le font gratuitement (la Belgique, la France, les Emirats arabes unis, la Grande-Bretagne…).

Tout en dénonçant ce qu’elle qualifie de « tracasserie administrative inacceptable dans un Etat de Droit », l’Acaj recommande au ministre national de la Santé de faire cesser la forfaiture dénoncée,  diligenter une enquête urgente et sanctionner de manière exemplaire leurs auteurs et complices, d’une part ; et mettre fin au caractère payant du test PCR à l’arrivée pour tout voyageur présentant un certificat de test valide lui délivré par le pays de départ, d’autre part. L’ONG dit, par ailleurs, attendre de l’Inspection générale des finances (IGF), d’initier une enquête aux fins de clarifier les conditions de perception et d’affectation des ressources issues des tests PCR, sur lesquelles pèsent des graves suspicions de mauvaise gestion et de détournement, et communiquer ses conclusions à la justice pour des éventuelles poursuites judiciaires. L’Acaj exhorte, cependant, tous les voyageurs, à faire respecter la validité de leurs tests PCR conformément à la lettre du ministre de la Santé du 24 septembre 2020, adressée au directeur général de l’AAC.

Lucien Dianzenza

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