![]() Grand écran : sortie de « Soundtrack to a coup d’État »Jeudi 2 Octobre 2025 - 9:26 Le documentaire du vidéaste et metteur en scène belge Johan Grimonprez, en mémoire de l’assassinat de Lumumba, a été doublement à l’affiche, le 1er octobre, au mythique cinéma de l’avenue des Champs-Élysées, Elysées Lincoln à Paris, et à l’Utopia de Bordeaux.
La semaine prochaine, deux autres salles vont accueillir « Soundtrack to a coup d’État ». À Paris, le cinéma Pathé Alésia prévoit sa soirée le 8 octobre à 19h45. Il s’agit d’un ciné-concert avec le musicien haïtien Jowee Omicil aka Mr Bash !, en présence du réalisateur Johan Grimonprez comme à la première parisienne. Le Dietrich à Poitiers va recevra le documentaire le lendemain, soit le 9 octobre à 20h. La séance se tiendra en présence de Daniela Da Fonseca Gomes Nazaré, fondatrice du média Okinka, et Véronique Clette-Gakuba, chercheuse en sociologie à 1’Université libre de Bruxelles. Réalisation du Belge Jolhan Grimonprez, « Soundtrack to a coup d’État » est « composé d‘images d’archives inédites, de coupures de journaux, de citations tirées de livres, de mémoires sonores, d‘extraits d‘interviews et de fragments musicaux », apprend-on. Le film historique qui mêle jazz, politique et décolonisation « révèle un incroyable épisode de la guerre froide ». Par ailleurs, dans ce documentaire où apparaissent notamment Patrice Lumumba, Louis Armstrong, Dizzy Gillespie et Nina Simone, « transcendent les codes du documentaire classique ». Grand Prix documentaire musical On reconnaît à ce film la particularité d’entraîner le spectateur « dans une course effrénée » où il réussit à faire dialoguer la politique et la musique, dans le contexte de l’indépendance du Congo-Léopoldville. Dès lors, le montage de « Soundtrack to a coup d’État », souligne-t-on, « peut être comparé à une improvisation de jazz, une jam-session avec l’Histoire, un groove implacable sur les hypocrisies du pouvoir qui ne laissent aucun répit ». Le documentariste Jolhan Grimonprez rappelle un épisode historique en terre américaine en lien avec la décolonisation du Congo, de février 1961. Deux musiciens afro-américains, la chanteuse Abbey Lincoln et le batteur Max Roach, causent l’interruption d’une session du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Ce, en protestation contre l’assassinat, le 17 janvier 1961, du Premier ministre d’alors, Patrice Lumumba, avec l’implication de la CIA. Quelques mois plus tôt, en novembre 1960, à son insu, Louis Armstrong, nommé ambassadeur factice du jazz, avait servi de couverture à une mission au Congo qui a permis aux États-Unis de planifier et de réussir leur coup. Notons que nommé aux Oscars 2025 pour le meilleur film documentaire, « Soundtrack to a coup d’État » a reçu le Grand Prix documentaire musical au Fipadoc, a obtenu le Prix spécial du jury du World cinema documentary pour l’innovation cinématographique au Sundance film festival. L’an dernier, il était également le Best film documentary competition au Sofia international film festival et avait décroché de même le Prix du jury du meilleur documentaire international au festival Docville.
Nioni Masela Légendes et crédits photo :1-Sortie de « Soundtrack to a coup d’État »/ DR
2- Programmation spéciale de « Soundtrack to a coup d’État »/ DR Notification:Non |