Grève des enseignants: le Palais du peuple pris d’assaut par les élèves

Jeudi 21 Octobre 2021 - 15:36

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Après avoir observé plus de deux semaines de non-reprise des cours, alors que la rentrée scolaire devrait officiellement être effective depuis le 4 octobre selon le calendrier scolaire 2021-2022, les élèves exigent la reprise d'activité dans les écoles.

 

Les élèves de plusieurs écoles publiques conventionnées catholiques de Kinshasa ont pris d’assaut le Palais du peuple, réclamant la reprise des cours. Ils ont également été visibles dans plusieurs artères de la ville-province, avant d’assiéger le Parlement congolais.

Munis de leurs kits scolaires, certains avec des branches d’arbres, ces élèves ont franchi les barrières du siège du Parlement et sont arrivés jusqu’au hall du Palais du peuple, entonnant des chants. « Nous voulons étudier », « Félix, soki classe te, toko mêla bombé » (Félix, s’il n’y pas reprise de cours, nous allons prendre la drogue bombé), pouvait-on entendre.

Il y a deux jours, ce mouvement de protestation des élèves a été observé à N’Djili, où les écoliers de certains établissements de cette municipalité avaient pris d’assaut le boulevard Kimbuta, pour la même réclamation liée à la reprise des cours. Des sources indiquent que dans certaines provinces dont le Kongo-central, le Grand Katanga, le Nord-Kivu, des élèves descendent depuis un certain temps sur la voie publique pour faire entendre leurs voix.

De leur côté, les enseignants membres du Syndicat des enseignants des écoles conventionnées catholiques refusent toujours de reprendre les cours. Ils conditionnent cela à la reprise du dialogue entre le gouvernement et le banc syndical ainsi qu' à la réalisation des promesses du gouvernement liées à l’amélioration de leur salaire, sans oublier leurs revendications dont le paiement du deuxième et troisième paliers, tel que convenu avec le gouvernement dans l’accord de Bibwa, mais aussi le paiement des nouvelles unités.

Aux dernières nouvelles, il a été indiqué que ces élèves ont été reçus par le premier vice-président de l’Assemblée nationale, qui les a assurés de tenir compte de leur réclamation et de trouver des solutions rapides pour la reprise des cours. « Vos enseignants sont payés. Ils exigent juste l’amélioration de leur salaire. Nous ne devons pas sacrifier la gratuité de l’enseignement…Votre présence ici nous interpelle. Votre place n’est pas dans la rue, mais à l'école ou la maison… », a dit Jean-Marc Kabund à ces élèves. Le vice-président de l'Assemblée nationale demande, par ailleurs, aux enseignants qui veulent réclamer l'amélioration de leur salaire de le faire sans les élèves.

De son côté, le président de l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme, Jean-Claude Katende, appelle le gouvernement à trouver des solutions aux revendications des enseignants pour la reprise effective des cours dans les écoles.

Réagissant à cette situation qui amène les élèves à descendre dans la rue, Jean Claude Katende, qui trouve que ces revendications des enseignants sont légitimes et légales, veut voir le gouvernement trouver des solutions à ces demandes. « Le gouvernement est appelé à trouver des solutions aux revendications des enseignants en prenant en compte le fait que 180 dollars américains de salaire, c’est trop peu. Il n’y a aucun ministre qui peut travailler pour un tel salaire au gouvernement », a-t-il fait savoir.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les écoliers dans le hall du Palais du peuple

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