Guerre dans l’Est : Félix Tshisekedi appelle à une mobilisation générale

Samedi 5 Novembre 2022 - 12:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le chef de l‘Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a lancé, le 3 novembre, un appel à la mobilisation générale, dans son adresse à la nation en rapport avec la situation sécuritaire qui prévaut actuellement à l‘Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans un contexte d’agression dans lequel ploie actuellement le pays sur fond d’occupation de quelques-uns de ses territoires dans le Nord-Kivu par le M23, bénéficiant du soutien en hommes et en logistiques du Rwanda, le président Félix Tshisekedi se doit d’adopter un langage ferme face à la menace que représente désormais ce groupe terroriste.

C’est ce qu’il a fait en réitérant, en tant que garant de l’indépendance du pays, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, son engagement constitutionnel de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême. Et pour ce faire, l’accompagnement de la population congolaise dans son ensemble est requis. D’où l’appel à l’unité et à la solidarité lancé à ses compatriotes invités dorénavant à se mettre derrière les forces de défense et de sécurité. « La guerre qui nous est imposée par nos voisins exige de chacun de nous des sacrifices. C’est le moment de taire nos divergences politiques pour défendre, tous rassemblés, notre mère patrie », a-t-il déclaré. Une manière d’aiguiller le sens patriotique de son peuple et de l'armée à ce moment crucial qui requiert une mise en commun des énergies et des intelligences.

« La situation actuelle, loin de nous affecter, n’est qu’une épreuve de plus que nous allons surmonter pour raffermir davantage notre unité », a déclaré le cinquième président du Congo indépendant. Et d’ajouter que « la Nation a besoin de l’engagement de toutes ses filles et de tous ses fils ». 

Pour des soldats au service de la patrie !

L’occasion était également donnée au chef de l'Etat de galvaniser les troupes au front en boostant leur moral par des propos motivants. Aux vaillants soldats, le président Félix Tshisekedi les a invités au sens élevé du patriotisme en ce temps particulièrement exceptionnel de l’histoire de la RDC. Il leur a rappelé le sens de l’engagement qu’ils ont pris de servir sous le drapeau, celui de défendre le pays, de protéger l’intégrité de son territoire et d’assurer la sécurité des Congolaises et des Congolais contre toute agression ou attaque d’où qu’elle vienne.

Préoccupé par l’avenir de l’armée nationale et de son efficacité, le président de la République a renouvelé son appel lancé aux jeunes Congolais qui en ont la vocation de s’enrôler massivement dans les Forces armées. Dans la foulée, il a réitéré l’instruction qu’il avait faite en son temps au chef d’état-major général d’accélérer la mise en place des centres de recrutement à travers les vingt-six provinces que compte la RDC. 

Là-dessus, il va sans dire que la jeunesse congolaise est appelée à jouer un rôle de premier plan dans le processus de requalification de l’armée nationale. « En réponse à la forte demande de la jeunesse, j’invite celle-ci à s’organiser en groupe de vigilance en vue d’appuyer, d’accompagner et de soutenir nos forces de défense et de sécurité dans l’accomplissement de leur noble mission », a déclaré en substance le garant de la nation.

Les limites de la diplomatie 

De plus en plus, la voie diplomatique est en train de céder le flanc à l’option militaire. Alors que sous l’égide du président Félix Tshisekedi, la RDC s’est engagée dans une diplomatie de proximité en vue d’établir avec ses neufs voisins des relations de coopération franche, transparentes et gagnant-gagnant, force est de constater que ces derniers ont toujours développé un agenda caché.

Nonobstant l’implication du chef de l‘Etat congolais dans plusieurs rencontres visant à stabiliser l’Est de la RDC, parmi lesquelles le troisième conclave des chefs d’Etat membres de la Communauté d'Afrique de l'Est tenu à Nairobi, le 20 juin 2022, et ses échanges avec son homologue, Paul Kagame, respectivement à Luanda sous l’égide du président João Lourenço et à New York autour du président français, Emmanuel Macron, les lignes n’ont pas bougé sur le terrain.  

Malgré son investissement et les efforts fournis dans cette optique, la paix et la sécurité n’ont toujours pas été au rendez-vous. En indiquant clairement que son attachement à la recherche de la paix par des voies pacifiques « n’est aucunement un signe de faiblesse, moins encore un aveu d’une incapacité de notre pays à s’inscrire dans une logique de guerre totale », il est clair que le président Félix Tshisekedi entend désormais parer à toute éventualité. Plus que des simples mots, il s’agit ici de toute une profession de cœur...

 

Alain Diasso

Notification: 

Non