Hommage : avril, mois de Papa Wemba

En décembre 1969, Papa  Wemba âgé de 20 ans fonde avec des amis le groupe mythique Zaiko Langa-Langa. « Paulina » est la toute première composition du chanteur en 1970.

Quatre ans plus tard, précisément en décembre 1974, Papa Wemba quitte le Zaïko Langa-Langa et crée l’Isifi Lokolé avec Evoloko, Mavuela et Bozi Boziana. C'est l’époque de l’authenticité zaïroise, et l’Isifi Lokolé (institut du savoir idéologique pour la formation des idoles) ajoute, au rythme Zaïko, le Lokolé, un instrument africain à percussion. La chanson « Amazone »  de Papa Wemba domine les hit-parades sur les rives du Congo.

En novembre 1975, Papa Wemba quitte l’Isifi Lokolé pour créer le Yoka Lokole avec Mavuela Somo et Bozi Boziana et met en vedette l’attaque-chant du groupe qu'on appelle à l'époque « The Fania All-Stars ». En juin 1976, la chanson Lisuma ya zazu caracole en tête des hit-parades en RDC.

Enfin, en décembre 1976, encouragé par ses amis Pecho Wa Ngongo, Sacré Marpeza, Sharufa, Micky Jo, Litring, Losikiya, Eddyno, et Donna Mobeti, sans oublier  le soutien infaillible de son vieil ami Lita Bembo ainsi que l’appui financier de Soki Vangu, il crée son propre orchestre « Viva la Musica », un label qui va l’accompagner durant toute la suite de sa carrière.

Il forme son nouveau groupe autour de jeunes talents comme les chanteurs Djengaka Kisangani Espérant, Guimares Pépé Bipoli, et Sombele Bilimba Jadot le Cambodgien, les guitaristes Bamundele Ifuli Rigo Star, Jules Lingwangwa JIva, Bongonga Syriana et Tembo Pinos, le batteur Otis Koyonhonda et Pafelly Mukulapio Itshari au Lokolé.

Ainsi commence l’épopée de l’un de plus grands orchestres du Zaïre qui deviendra par la suite une véritable école de musique, et Papa Wemba un faiseur des idoles, rois et « grand prêtres » comme on l’appelle.  

Après la création de Viva la Musica, Shungu Wembadio devient Papa Wemba. Le siège de l'orchestre est installé à son domicile, situé au n° A 42 de la rue Kanda Kanda, détrônant ainsi le n° 6 de la rue Wafania, à Yolo Nord, fief d'Evoloko.

Wembadio se fait appeler « chef coutumier » du village Molokaï — anagramme des rues Masimanimba, Oshwe, Lokolama, Kanda Kanda et Inzia, qui entourent un espace du quartier Matonge, proche du Stade Tata Raphaël.

Les fanatiques de Viva deviennent des « villageois », et Papa Wemba fédère presque tous les jeunes autour du mouvement de la Sape. La création de Viva la Musica va bouleverser la manière de vivre des jeunes Zaïrois : la coiffure, l’habillement, la démarche les attitudes et le langage vont radicalement changer! Désormais le credo pour les jeunes devient : Bien sapé, bien rasé et bien parfumé.

Le 26 février 1977, c’est la sortie officielle de Viva La Musica au bar Type K de Tabu Ley. Le succès est au rendez-vous et il est foudroyant ! Le bar est archicomble et une grande partie du public va suivre le concert en restant dehors.

Durant 5 années consécutives (1977-1981), Papa Wemba et son Viva la Musica trônent  au sommet des hit-parades.  Il était le maître d’une prestigieuse école qui enfanta de nombreuses célébrités (Foridoles) dont King Kester Emeneya, Koffi Olomide, Rigo Star ...

L’attaque-chant de Viva La Musica qu’on appelle à l’époque Chorale Hindou Sakara était composé de: Debaba, Espérant Kisangani, Dindo Yongo, Kester Emeneya et Fafa de Molokaï. Grâce à l’apport médiatique de son ami Jounaliste Nila Mbungu, Papa Wemba se créera un fantastique réseau et deviendra  socialement intouchable et incontournable. (Suite au prochain numéro).