Hommage : Tabu Ley Rochereau, huit ans déjà !

Lundi 29 Novembre 2021 - 16:03

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A l'occasion du 8e anniversaire de la mort de l'artiste musicien congolais de renommée internationale, Tabu Ley Rochereau, la radio Trans-équatoriale (RTE), en partenariat avec le mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, a organisé, le 27 novembre à Brazzaville, une journée en hommage à l'artiste. Ce clin d'œil a rythmé autour de plusieurs moments : analyse philosophique et sociologique sur la poésie musicale de Tabu Ley, témoignages émouvants sur la vie de l'artiste, karaoké sur les best-sellers de sa discographie.

Né le 13 novembre 1940 en République démocratique du Congo et décédé le 30 novembre 2013 à Bruxelles, en Belgique, Tabu Ley Rochereau, de son vrai nom Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu, aurait eu 81 ans cette année. Pour rehausser la commémoration du 8e anniversaire de sa mort, diplomates, personnalités politiques de Brazzaville et Kinshasa, artistes musiciens des deux rives, écrivains, musicologues, musicographes, culturels, journalistes, étudiants et mélomanes ont vivement répondu présents.

Du deuil à la célébration, voilà ce qu’évoque aujourd’hui le souvenir de l’illustre disparu, l’un des pères fondateurs de la rumba congolaise, à la fin des années 1950. « Huit ans après avoir pleuré le seigneur Tabu Ley, il est maintenant temps de le célébrer en sublimant ses œuvres qui, à travers sa poésie musicale, ont bercé les oreilles de la quasi-totalité de la tendre jeunesse africaine de la décennie des indépendances », a souligné Adrien Wayi, directeur général de la RTE.

Abondant dans le même sens, la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan- de-Brazza a estimé qu’autour de Tabu Ley, de sa verve musicale et de sa créativité textuelle, il y a bien à penser car l’artiste a réalisé une carrière dont la fortune s’étend sur plusieurs décennies. « C’est bien le sens de l’hommage multidisciplinaire de ce jour, véritable ambroisie qui nous permet de pérenniser le talent de ce natif de Bagata, dans le Bandundu. Qu’un tel hommage lui soit rendu dans un pays qu’il connaît bien, où il a entretenu de fidèles amitiés et où de nombreux mélomanes continuent de danser aux rythmes de ses créations, cela me semble tout naturel », a ajouté Bélinda Ayessa.

Pour Yolande Elebe Ma Ndembo, ministre porte-parole du gouvernement provincial de la ville de Kinshasa, l’artiste a effectivement marqué l’histoire des deux pays comme seuls savent le faire les génies. « Tabu Ley était un homme de lettres qui avait ce talent de faire danser sa plume au rythme de la rumba. Il fut un créateur révolutionnaire, un mentor et repère pour de nombreux artistes. Mais, il a été et restera un ambassadeur décomplexé de notre culture et de la rumba congolaise que nous espérons voir être reconnue dans les prochains jours comme patrimoine immatériel de l’humanité », a-t-elle dit, avant de déclamer le recueil de poème, « Sacerdoce », qu’elle a écrit spécialement pour l’occasion.

Au nombre des temps forts ayant marqué cette journée figure l’analyse philosophique et sociologique sur la poésie musicale de Tabuley, faite par le Pr Grégoire Lefouoba. A en croire ses propos, dire que Tabuley est un talentueux auteur, brillant compositeur et exceptionnel chanteur, semble être ordinaire. Tout de même, on retiendra dans son parcours artistique son rapport au voyage, patriotisme, à la joie, à l’amour et quelques fois aussi à l’esprit révolutionnaire et à la tristesse. « Aujourd’hui, on se souvient et on a encore besoin de Tabu Ley parce qu’il a bien fait son travail. Ce n’est donc pas le temps qu’on met sur terre qui compte, mais plutôt notre capacité à nous démarquer », a-t-il noté.

La cérémonie en hommage à Pascal Tabu Ley Rochereau a pris fin par les témoignages des parents, amis et connaissances de l’illustre artiste, à savoir Alain Akouala Atipault (ancien ministre congolais et mécène), Maïka Munan (artiste musicien-arrangeur), Céli Bitshou (artiste musicien), Christophe Muzungu (ambassadeur de la République démocratique du Congo) et Charles Tabu (fils biologique de feu Tabu Ley).

Bruno Okokana & Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

Les participants posant pour la postérité / Adiac

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