Homophobie ou racisme ?

Jeudi 21 Janvier 2016 - 18:54

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Le sport italien n’en finit pas de sévir contre les propos et les comportements antisociaux sur les terrains de football

L’épilogue est arrivé de la manière que souhaitaient les afficionados du football, en tout cas une grande partie d’entre eux. La fédération italienne de foot vient d’infliger 20.000 euros d’amende (plus de 13 millions de CFA) et deux matches de suspension de banc à l’entraîneur de Naples, Maurizio Sarri. Il purgera cette sanction à la prochaine saison. Des peines jugées par beaucoup comme justes et proportionnées, même si la fédération n’a pas fait souvent montre de la même justesse de vue dans le passé.

Que s’est-il passé ? Mardi 19 janvier, dans une rencontre opposant Naples à Inter Milan, Maurizio Sarri avait traité son homologue milanais Roberto Mancini de « pédé », une insulte doublée d’une autre épithète puisant dans le même registre. Outré et choqué, Mancini avait réagi violemment devant les médias, exigeant des excuses et accusant l’entraineur napolitain de « raciste ». Les médias se sont enflammés par la suite et l’affaire a connu le sort des boules de neige en terrain pentu.

Car pour sa défense, Sarri a reconnu les faits et dits que ces propos avaient dépassé sa pensée. Mais il avait aggravé son cas en affirmant que de tels propos s’entendent sur tous les terrains de sport mais « qu’ils ne doivent pas en sortir » ! Radios et télévisions se sont déchaînés non seulement pour déplorer le fait que l’homophobie soit transformée en racisme, mais aussi pour fustiger l’attitude de l’entraîneur napolitain qui semble conseiller qu’on dise n’importe quoi pourvu que cela reste au stade.

Cet épisode a aussi relancé le scandale suscité par le président de la fédération italienne de football lui-même Carlo Tavecchio. Il avait traité l’attaquant français Paul Pogba, aujourd’hui à la Juventus Turin, de « mangeur de banane ». Ses excuses embrouillées avaient laissé des traces dans le monde du sport italien. D’autant qu’elles avaient paru résolument de pure forme lorsque, l’an dernier, il a traité les joueuses de l’équipe nationale de football féminin de « lesbiennes », alors qu’un prétendant au poste de dirigeant de la ligue amateur s’était vu traiter par lui de « petit juif ».

Pour la petite histoire, le match entre Naples et Inter Milan s’est soldé mardi par la victoire surprise de l’Inter par 2 à 0. Leader du championnat, Naples était donné largement favori. Mais dans la même affaire d’homophobie, Roberto Mancini, l’entraîneur de l’Inter Milan, a écopé d'une amende de 5.000 euros pour « menace envers l'entraîneur de l'équipe adverse qui l'a insulté » et « pour avoir manqué de respect au 4e arbitre après le match ».

Lucien Mpama

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