Il n’est pas impossible …

Oui, tout compte fait, il n’est pas impossible que du désordre international présent sorte plus vite qu’on ne le croit un nouvel ordre mondial fondé sur la prise de conscience collective des dangers de mort que portent en eux les conflits plus ou moins larvés opposant ici et là les grandes puissances de ce temps. Ceci pour au moins deux raisons que voici résumées en quelques lignes :

° La première résulte de la prise de conscience des dangers mortels que fait courir le dérèglement climatique à l’espèce humaine. Plus le temps passe, en effet, plus les peuples des cinq continents sont frappés par la hausse des températures et par la sécheresse croissante dans de nombreuses régions du globe, par la fonte des pôles et des glaciers, par la hausse mortelle du niveau des océans qui en résulte et la submersion des côtes qui menace de plus en plus directement de très nombreuses et très grandes cités.

° La seconde raison est l’influence croissante que les peuples des nations émergentes en Afrique, en Asie, en Amérique latine exercent sur l’évolution de  la planète. Même s’ils n’en ont pas encore pris la juste mesure, cette influence est d’ores et déjà perçue par les dirigeants des Grands de ce temps comme l’un des facteurs clés des décennies à venir. Un défi à relever d’autant plus grand pour chacun d’eux que l’abolition du temps et de l’espace par les nouvelles technologies de communication le rend chaque jour plus évident, donc incontournable.

L’observation attentive de l’actualité montre que les questions stratégiques qui jusqu’à présent étaient exclues du débat public s’imposent de jour en jour comme des problèmes incontournables auxquels il faudra apporter rapidement des réponses acceptables. En apporte la preuve le fait que la question clé de la restructuration de l’Organisation des Nations unies, créée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale il y a près de quatre-vingts ans, se trouve désormais au cœur des grands débats publics internationaux.

Dominée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, cette structure s’avère, en effet, de jour en jour plus incapable de préserver la paix sur les cinq continents et devient de ce fait, au fil des mois, l’une des questions clés auxquelles la communauté mondiale va devoir apporter rapidement une réponse logique. Et dans ce contexte, il est clair désormais que les pays dits « émergents », en Afrique tout particulièrement, doivent faire mieux entendre leur voix.

Ce défi, l’Union africaine va devoir le relever d’autant plus vite et d’autant plus fort qu’elle fait face, dans plusieurs régions de son continent, à des tensions, voire même à des conflits qui menacent la vie de millions, de dizaines de millions d’êtres humains.

Voyons donc si elle en prend la juste mesure !