Immigration : augmentation de demandes d'asile des Congolais en Belgique

Jeudi 17 Novembre 2022 - 17:11

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La secrétaire d'Etat belge à l'Asile et l’Immigration, Nicole de Moor, actuellement en séjour de travail en République démocratique du Congo (RDC),   a indiqué que le nombre de demandeurs d’asile congolais a doublé par rapport à l’année dernière et 70 % des demandeurs d'asile viennent de Kinshasa, la capitale du pays.

 

Durant les trois derniers mois, expliquent les autorités belges, le nombre de demandes d'asile introduites par des Congolais a augmenté de façon significative par rapport à l'année dernière, passant de 274 en 2021 à 603 déjà cette année. Ces chiffres, indique-t-on, font figurer la RDC dans le top 10 des pays d'où viennent les demandes d'asile. Pour le mois d'octobre, le chiffre est passé à 102, alors qu’il était de 80 en août, de 83 en septembre et de 88 en octobre. Les mois précédents, la moyenne était de 50 demandes d’asile par mois. Cependant, le taux de reconnaissance des demandes introduites est descendu de 30% à 13%. « Nous devons absolument éviter que les gens pensent qu'une procédure d'asile leur permettra sans plus de rester en Belgique. Bien sûr, ceux qui ont besoin de protection l'obtiendront dans notre pays. Toutes les places d'accueil qu'il y a en Belgique, nous en avons besoin pour accueillir les personnes qui fuient effectivement une guerre ou un conflit. Il n'y a pas de places en surplus. J'essaie d'éviter que les gens viennent en Belgique avec de fausses attentes », a expliqué Nicole De Moor.

Par ailleurs, a-t-elle ajouté, un grand nombre de Congolais s'installe à Chypre afin de tenter de rejoindre l'Union européenne. En 2021, 1730 demandes d’asile auraient été enregistrées dans le pays, tandis que ce chiffre est passé à 3165 cette année.  Face à cette forte demande d'asile, la Belgique travaille en étroite collaboration avec Chypre pour organiser le retour. Etant donné qu'il y a aussi beaucoup de demandeurs d'asile en transit, ce pays veut aussi organiser le retour avec les pays qui ont un afflux important.

Rapatriements

Selon le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) en Belgique, entre janvier et juin 2022, neuf ressortissants congolais ont été rapatriés vers Kinshasa. En outre, le 9 novembre, la Belgique a organisé un « vol spécial » pour rapatrier quatorze Congolais dont les demandes d’asile ont été déboutées et qui refusaient de rentrer volontairement au pays. Ce vol a été organisé par l’Office des étrangers de la Belgique, avec le soutien de l’Agence de surveillance des frontières européennes (Frontex). Sur les quatorze passagers congolais, huit séjournaient dans des centres de retour fermés en Belgique, trois en Allemagne et trois en Suède. Le vol a également fait escale à Chypre pour embarquer cinq personnes, a indiqué Nicole de Moor dans un communiqué. Selon le CGRA, en 2017 et 2018, la Belgique occupait la troisième position en termes du nombre de demandes de protection internationale introduites dans l’Union européenne par des Congolais, après la France et la Grèce.

Par ailleurs, depuis 2006, la Belgique a mené en RDC des campagnes de prévention de l’immigration irrégulière pour décourager les Congolais de migrer et demander la protection internationale. En outre, en 2006, un protocole d'accord Memorandum of understanding a été conclu entre la Belgique et la RDC pour faciliter le retour des demandeurs de protection internationale déboutés et des immigrants illégaux. A leur arrivée à l’aéroport de N'Djili, les personnes concernées par un retour forcé à Kinshasa en provenance de Belgique font l’objet d’une identification par la Direction générale des migrations, à l’instar des passagers ordinaires. Il ne sont plus interviewés par l’Agence nationale de renseignement, comme c’était parfois le cas jusqu’en 2019. Un rapport de l’organisation Justice et paix de 2019 estimait qu’environ 80 000 Congolais vivent en Belgique. Les Congolais viennent en Belgique principalement pour études, motifs familiaux et en raison des conflits qui perdurent en RDC. En 2020 et 2021 et 2022, les mouvements migratoires ont fortement diminué en raison de la pandémie de Covid-19.

 

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

La secrétaire d'Etat belge à l'Asile et l’Immigration, Nicole de Moor

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