Initiative : « Tosala » veut assurer l’épanouissement économique de la femme

Jeudi 2 Décembre 2021 - 19:00

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Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre la violence faite à la femme, célébrée le 25 novembre de chaque année, le collectif des femmes de l’association Tosala, en partenariat avec l’Institut français du Congo, ont organisé le 27 novembre à Brazzaville une conférence-débat sur le thème « Comment lutter contre la violence économique faite aux femmes dans les couples ? ».

Très fréquentes dans les ménages congolais, les violences économiques sont un ensemble d’actions de contrôle sur l’autonomie financière des femmes, à savoir le chantage aux finances, le harcèlement sur le contrôle des achats, la confiscation des salaires ou des biens, voire l’interdiction de travailler. C’est dans cette optique que les membres de l’ONG Tosala ont  rassemblé un public hétérogène  ainsi que des panelistes composés des psychologues, des juristes, des femmes artistes, afin d’échanger sur ce système qui se veut minimiser la valeur de la femme dans la société. 

Mariusca la slameuse, chargée de commutation de l’ONG Tosala, a levé le voile sur le poids de la tradition en ce qui concerne la question de violence économique faite aux femmes. « Il s’agit de montrer comment est-ce que, dès le bas âge, on n' habitue pas la femme à entreprendre par elle-même. Elle se dit que la finalité c’est le mariage. C’est cette tradition aussi qui fait qu’aujourd’hui, la femme n’est pas capable de se dire qu’elle peut être heureuse avec l’argent qui va sortir de sa poche. Or, il devrait avoir un partage de responsabilités entre la femme qui n’ose pas entreprendre et l’homme qui ne tolère pas que sa femme ait une activité  lucrative», a-t-elle laissé entendre.

En ce qui concerne les pistes de solutions pour mettre fin à ce fléau, Larissa Ondzé, membre active de l’Association des femmes juristes du Congo, s’est exprimée sur l’arsenal juridique mis en place pour protéger les victimes de violences. «  Au niveau international, nous avons le pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 qui a été repris par la convention de 1979 sur l’élimination de toute forme de violence à l’égard  de la femme et au niveau national repris par le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits de la femme de 2003 », a-t-elle indiqué.

Et d’ajouter: « S’il n’y’a pas de texte de loi incriminant, on ne peut pas juger. Nous avons des incriminations mais, en ce qui concerne la violence économique, ce n’est pas prévu. Ce qu’il faut faire, c’est de faire évoluer le code pénal  en le modifiant, en le complétant ».

Dans le même contexte, Maman Credo, membre du collectif Tosala, n’a pas manqué de lancer un appel à toutes les femmes souhaitant apprendre un métier de s’inscrire  gratuitement aux  ateliers Zaba. «  Avec le collectif Tosala nous proposons des ateliers Zaba pour rendre autonomes les femmes violentées. Nous avons l’atelier de peinture, de gestion économique et financière, de fabrication de jus de fruit, de technique d’entretien de véhicule, de fabrication de bijoux en perle… »,a-t-elle laissé entendre.

Rappelons que l’association a organisé un carnaval de sensibilisation, d’encouragement ainsi que des descentes dans le cadre de la lutte contre ces violences, dans les écoles, les marchés et universités de Brazzaville, le 25 novembre.

Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Les panelistes

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