Insécurité alimentaire : éviter une catastrophe alimentaire en Afrique centrale et de l’Ouest

Mardi 20 Avril 2021 - 12:58

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Le Programme alimentaire mondial (PAM) appelle la communauté internationale à mettre fin à une grave insécurité alimentaire, causée par la flambée des prix en Afrique centrale et de l’Ouest.

Des millions de familles sont menacées par une grave situation d’insécurité alimentaire en Afrique centrale, résultat de la flambée des prix des denrées alimentaires dans cette région déjà en proie à des conflits et à l’impact socio-économique dans la pandémie de Covid-19. Le PAM appelle à une action immédiate pour éviter « une catastrophe alimentaire ». Plus de 31 millions de personnes incapables de se nourrir pendant la saison de soudure de juin-août devraient tomber en situation alimentaire dans la région. Le nombre de personnes menacées par l’insécurité alimentaire est supérieur de plus de 30% à celui de l’année 2021.

Une insécurité alimentaire aiguë

Dans certaines zones de la région, les prix des denrées ont grimpé de plus de 200%. Un chiffre qui représente le niveau le plus élevé depuis 10 ans, selon les chiffres du PAM, publiés par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS). « En Afrique de l’Ouest, les conflits alimentent déjà la faim et la misère. La hausse incessante des prix agit comme un multiplicateur de pauvreté, plongeant des millions de personnes dans l’insécurité et le désespoir », a rappelé le directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest, Chris Nikoi.  En Sierra Leone par exemple, le prix du riz peut être supérieur de 70% à la moyenne quinquennale, et où la dépréciation de la monnaie locale a eu des répercussions sur le prix des denrées alimentaires.  Une situation due en partie à l’impact des mesures mises en place visant à contenir la propagation du coronavirus. Le PAM pointe du doigt la baisse des revenus des populations en raison de la réduction des activités commerciale, touristique et  informelle, et des transferts de fonds.

Dix millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë dans la région. « En attendant que les marchés se stabilisent, l’assistance alimentaire est peut-être la seule source d’espoir pour des millions de familles », a déclaré Chris Nikoi. La flambée des prix des denrées alimentaires est venue se rajouter aux conflits. Au nord du Nigéria, au Sahel central (Burkina Faso, Mali et Niger), en Centrafrique ou encore dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun, l’escalade de la violence a poussé au déplacement de populations. Ces dernières sont contraintes d’abandonner leurs champs et leurs sources de revenus, les exposant ainsi à « une insécurité alimentaire aiguë ».

2021 année de la réduction des rations ?

Chris Nikoi indique que « Les besoins sont immenses, et si nous ne parvenons pas à réunir les fonds dont nous avons besoin, nous ne pourrons tout simplement pas faire face. Nous ne pouvons pas laisser 2021 devenir l’année de la réduction des rations ». Le PAM prévoit d’aider 18 millions de personnes dans la région, dont 68% dans des situations de crise et d’urgence. Pour ses opérations dans 19 pays de la région, le PAM a besoin de 770 millions de dollars.

Noël Ndong

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