Insécurité à l’Est : persistance des atteintes aux droits humains

Samedi 7 Mars 2015 - 16:45

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Les exactions commises contre les civils par des groupes armés et des membres des forces de l'ordre sont toujours monnaie courante dans cette partie du pays,  en croire l’ONG Oxfam.  

« L’insécurité sécurisée ». Telle est l’intitulé du dernier rapport de l’ONG Oxfam présenté le 6 mars à Kinshasa. Ce document fait le point sur la situation sécuritaire dans l'est de la RDC depuis la signature en février 2013 de l'Accord de paix d'Addis-Abeba. Force est de constater qu’aucun progrès notable n’a été enregistré dans cette partie du pays, nonobstant cet accord par lequel la RDC s'engageait à une réforme du secteur de la sécurité pendant que ses voisins promettaient de ne soutenir aucune rébellion sur le sol congolais. Le constat auquel est parvenu Oxfam dans ses investigations menées entre août et septembre 2014 ayant ciblé seize villages des deux Kivu est simplement alarmant.

Plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers continuent à commettre des exactions contre les civils comme si de rien n’était et s’adonnent à cœur joie dans des affrontements entre eux pour diverses raisons (ethniques, foncières ou économiques). Cette étude met en exergue le peu des progrès accomplis en matière de consolidation d'une autorité tangible et légitime de l'État dans de nombreuses parties de l'Est de la RDC. La présence de la police et d’autres acteurs étatiques dans la région ne signifie pas forcément un retour au calme. La rengaine des autorités affirmant que la situation est sous contrôle est constamment démentie dans les faits car les communautés locales vivent toujours dans l’insécurité, note l’ONG.

Citant des personnes interviewées lors de l’enquête, Oxfam indique que plusieurs atteintes aux droits humains (violences physiques, taxes illégales, vols, etc.) sont souvent le fait des services de sécurité, l'armée et de la police sous-payés. Aussi la protection que tout citoyen est en droit d'exiger de l'État est-elle monnayée dans cette partie du pays où certaines localités sont partagées entre les représentants de l'État et les groupes armés au grand dam de la population. « Souvent, la présence de représentants de l'État ne garantit pas la protection des civils contre les violences et les atteintes à leurs droits », affirme le rapport.                     

Alain Diasso