Insécurité sous-régionale : l’Afrique centrale fait front contre les nouvelles formes de criminalité

Mardi 29 Mars 2016 - 17:39

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Kinshasa abrite, depuis le 28 mars, les travaux de lancement de la quatrième réunion spécialisée sur les formes de criminalité de violence en émergence, regroupant des experts des polices membres du Bureau régional de l’Organisation internationale de la police criminelle.

Réunis à Kinshasa, les experts des polices membres du Bureau régional de l’Organisation internationale de la police criminelle réfléchissent sur les stratégies de lutte efficaces contre les formes de violence en émergence dans les différents pays de l’Afrique centrale. C’est ce 30 mars que seront rendues publiques les résolutions des travaux de cette quatrième réunion spécialisée censées augurer une nouvelle ère de paix dans la sous-région. Les attentes sont multiples comme l‘a indiqué, du reste, le vice-Premier ministre congolais et ministre de l’Intérieur et Sécurité à l’ouverture des assises. L’on ose croire que les participants auront pris la mesure de l’enjeu sécuritaire qui pèse sur la sous-région et que des recommandations idoines découleront de leur cogitation.

À l’heure où le terrorisme tend à précipiter la communauté des nations dans la barbarie, ce forum tombe à point nommé pour annihiler toute velléité expansionniste du phénomène. La bataille s’annonce rude face à une criminalité variée dans son mode opératoire et ayant de plus en plus recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Une emphase particulière est notamment mise sur la cyber intoxication avec, à la clé, des pratiques très prisées de placage d’images à l’aide des logiciels conçus pour le besoin de la cause, sans oublier l’avalanche des radios en ligne crachant la haine contre des pays et leurs dirigeants.      

L’enjeu est de taille, comme l’a reconnu Évariste Boshab, surtout face à des polices dépourvues des moyens et obligées d’évoluer en synergie pour combattre à l’unisson les violences multiformes qu’incarne le terrorisme. Là-dessus, il a été précisé qu’aux crimes traditionnels se sont développés d’autres plus fluides et plus atypiques, tels que la cybercriminalité, le terrorisme au modèle de Boko Haram et El Shebab, l’exploitation sexuelle des mineurs, le trafic des organes d’êtres humains, la destruction de l’écosystème à travers l’exploitation frauduleuse des produits fauniques, etc. D’où le bien-fondé des assises de Kinshasa censées permettre aux participants de partager les expériences sur les phénomènes criminels les plus récurrents, d’élaborer des stratégies appropriées de lutte en vue de combattre efficacement les violences et d’accentuer la coopération policière internationale avec l’Interpol.

La RDC est concernée au plus haut chef par ces questions de criminalité au regard de l’insécurité perpétrée à l’Est par les rebellions ougandaises des ADF et de la LRA qui constituent de nouvelles formes de terrorisme. Évariste Boshab a plaidé pour que les polices de la sous-région puissent travailler au-delà de leurs frontières respectives afin de traquer ces forces négatives responsables de plusieurs exactions contre les populations civiles au nord et sud Kivu.  On ose croire que ces travaux vont finalement produire des stratégies de lutte avec des mécanismes vivants et efficaces sur fond de renforcement de la coopération policière à l’échelle sous-régionale.

Alain Diasso

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