Intégration : le projet d'un marché commun africain en cours d'être concrétisé malgré les obstacles

Lundi 2 Février 2015 - 12:15

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« L'intégration économique est la clé de l'Afrique. Le processus doit être accéléré. On l'a vu dans d'autres régions : les taux de croissance évoluent rapidement s'il y a intégration. Il est urgent de diversifier notre économie, et nos marchés d'exportation », a déclaré le commissaire aux Affaires économiques de l'Union africaine (UA), Anthony Mothae Maruping.

Ajoutant : « la crise de 2008, qui avait entraîné récession et envolée des prix des matières premières, a démontré la vulnérabilité de l'économie du continent africain, dépendante de ses ventes vers l'Europe, l'Amérique et l'Asie. Or les Nations unies estiment qu'au cours de la période comprise entre 2007 et 2011, la part des exportations intra-africaines était en moyenne de 11 %, contre 70 % en Europe ».

 

L'African Free Trade Zone (AFTZ) serait une solution pour réduire la fragilité de l'économie africaine, en intensifiant le commerce intra-régional et en stimulant la croissance. Ce projet a été lancé en 2008 par trois organisations commerciales Est-africaines, la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa) et la Communauté de développement d'Afrique australe (Sadc).

Lors de la signature de cet accord, le président ougandais Yoweri Museveni déclarait déjà : « le grand ennemi de l'Afrique c'est son incapacité à s'unir ». À ce jour, l'Afrique de l'ouest et centrale, les pays du Maghreb n'ont pas encore harmonisé leurs politiques commerciales. Les échanges intra-africains ne sont toujours pas homogènes. Or en 2012, les chefs d'Etat africains affirmaient leur engagement pour un véritable marché libre continental. Le président de la Commission de l'UA de l'époque, Jean Ping avançait l'horizon 2017.

Des avancées ont été notées. Les pays Est-africains inaugurent en 2015 leur propre zone. Les pays de la Comesa, de l'EAC et de la Sadc ont déjà arrêté leur feuille de route. Ils lanceront officiellement la zone de libre-échange tripartite, en mai, au Caire (Égypte), avec 26 pays dont le produit intérieur brut global est estimé à 630 milliards de dollars.

Des obstacles qu'il faut continuer à franchir

Mais certains pays africains restent frileux à ouvrir leurs frontières, arguant une perte de revenus des douanes. Certaines consultations ont été engagées en 2014, avec 5 des 8 organisations régionales africaines officiellement reconnues par l'UA. Trois organisations régionales, la Cédéao, l'Igad et la Cen-sad seront consultés au courant de l'année en vue de leur finalisation, et ainsi lancer une feuille de route continentale en juin prochain.

Mais beaucoup restent encore à faire. Avant de commercer, l'UA réfléchit sur les capacités africaines de production, la diversification de sa base d'exportations, sa capacité de transformer ses produits. Il est aussi question des attentes douanières, de l'ordre de 12 jours en Afrique subsaharienne contre 6 jours en Europe, de la circulation des marchandises, des coûts des transports 63 fois plus élevés qu'en Europe. Le climat n'est pas encore favorable au marché de libre-échange.

Un Marché commun africain et une Communauté économique africaine comme objectif

L'objectif de l'UA est l'atteinte d'un Marché commun africain (MCA) et d'une Communauté économique africaine (AEC). La commission de l'UA s'y penche. En attendant, « l'idée du passeport de l'Union africaine est sur la table », a assuré la commissaire Fatima Haram Acyl, bien au-delà des crises et des guerres civiles.

 

 

Noël Ndong