Interview. Gilles Djibril Miakalououa : « J'intègre la musique dans le cinéma ».

Samedi 23 Août 2025 - 15:05

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Gilles Djibril Miakalououa  a choisi les images plutôt que les notes pour sensibiliser la société congolaise. À 46 ans, il porte un héritage musical lourd. Fils de Marie Jacqueline Mazioka, connue sous le nom de Jacquito Mpoungou et décédée en 2016, il a pourtant opté pour le septième art plutôt que pour la chanson.

Les Dépêches du Bassin du Congo : Pourquoi le cinéma plutôt que la musique comme votre mère ?

Gilles Djibril Miakalououa : J'intègre la musique dans le cinéma.

LDBC: Comment êtes-vous arrivé au cinéma ?

G.D.M: Je suis d'abord acteur-comédien, formé auprès de Jean Claude Loukalamou dans la troupe TAR (Troupe artistique le renouveau), l'un des premiers compagnons de Sony Labou Tansi. Conscient que le théâtre ne touche pas vraiment le public brazzavillois - qui préfère le sketch et l'action visuelle -, j'ai participé à un casting du général Dabira pour "le Destin". Le film n'est jamais sorti, mais j'ai ensuite été recruté par un réalisateur camerounais en contact avec la DRTV, d'abord comme acteur puis comme dialoguiste. J'ai appris le métier de scénariste sur le tas, avec l'appui de Sébastien Kamba.

Aujourd'hui, je suis acteur-scénariste-réalisateur avec ma carte professionnelle et la reconnaissance du ministère de l'Industrie culturelle. J'ai réalisé "Congo Lousse", un court métrage sur les relations producteur-réalisateur, actuellement en montage avec Rodrigue Ngollo.

LDBC : Quelles difficultés rencontrez-vous ?

G.D.M: Le manque d'espaces de répétition et surtout l'absence de mécènes. J'ai un long métrage prêt, "Tara mé" (mon père), qui traite de la jalousie dans les foyers recomposés. Une femme privilégie son enfant au détriment de celui de son mari, causant finalement la mort de ce dernier.

LDBC : D'autres projets en préparation ?

G.D.M: Une série de 52 épisodes, "Ntémbé za wa" (la famille épanouie), sur une veuve qui refuse de se remarier en dehors de la belle-famille pour préserver son héritage. Malheureusement, sans producteur, impossible de finaliser même dix épisodes pilotes.

LDBC : Votre vision du cinéma congolaisQ ?

G.D.M : Je demande la convocation d'assises du cinéma congolais. Nous avons encore des "sachants" comme Sébastien Kamba qui peuvent donner une ligne directrice : comment payer les acteurs, signer les contrats... Les artistes doivent vivre de leur art, mais sans cadre juridique, impossible d'obtenir les certificats de diffusion nécessaires pour les festivals internationaux.

Le cinéma regorge de métiers pour les jeunes. Télé Congo devrait diffuser nos productions au lieu d'acheter systématiquement à l'étranger. Nous devons vendre notre culture. La formation a créé de nombreux réalisateurs. Nous sommes nombreux.

Propos recueillis par Gastrone Banimba

Légendes et crédits photo : 

Gilles Djibril Miakalououa

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