Interview. Isaac Kalonji Mbuyi: «Il est possible de vivre de la danse »

Jeudi 7 Octobre 2021 - 18:26

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Faisant partie de la culture africaine, la danse accompagne chaque étape de la vie des hommes : naissance, mariage, jeu, célébration... Depuis plusieurs années, elle a quitté le côté traditionnel pour être véhiculée partout en dehors du continent et nombreux en ont fait leur métier, à l’instar d'Isaac kalonji Mbuyi, évoluant dans le domaine artistique depuis son jeune âge, devenu un fin acrobate polyvalent, chorégraphe et coach de danse. Zoom sur ce jeune qui a matérialisé son rêve.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Comment avez-vous atterri dans le domaine  de la danse?

Isaac Kalonji Mbuyi (I.K.M) : C’est depuis ma tendre enfance que j’ai pris goût à la danse. Au cycle secondaire, je jouais déjà au coach pour les enfants et dansais à l’école. A 17ans, tout en étant élève, j’ai fait mes premiers pas en m’affichant dans les clips de Masterkeps et c’est à 19 ans que j’ai été retenu comme danseur et chorégraphe au concours de Vodacom Best of the best.

L.D.B.C : La danse, un métier ou une simple passion ?

 I.K.M : La danse était pour moi avant tout une passion avant qu'elle ne devienne profession. Car, j’ai compris après que je pouvais vivre de la danse. J’ai cru en mes rêves et je me suis dit que c’était possible mais pas facile parce qu’on est dans un pays où il n’y a pas vraiment d’industries, et où l'on entend partout un cliché du genre "qu’être danseur, c’est être voyou et tout ce qui va avec".

L.D.B.C : Avez-vous un modèle d’inspiration ?

I.K.M: j’avoue que j’en ai plusieurs qui m’inspirent. Et si je jette un coup d’œil sur le plan international, la personne qui m’inspire le plus, c’est l’artiste américaine Beyonce. En national, c’est ma jumelle Sista Becky, tous les deux avons cru en nos rêves et voir qu’elle réussit aussi dans ce qu’elle fait m’encourage beaucoup.

L.D.B.C : Quel a été votre leitmotiv et dans quelle catégorie placez-vous votre danse ?

I.K.M :  Ma plus grande force et ma bénédiction ont été le soutien de mes parents. C’est ce qui m’a aidé à forger ma petite personne, à avoir confiance en moi et à devenir le bon danseur polyvalent que je suis aujourd’hui. Je touche à toute catégorie musicale, de la salsa au Ndombolo, des danses traditionnelles, au jazz jusqu’aux danses contemporaines. Il faut être complet, connaître une diversité de danses et cela suppose une bonne formation.

L.D.B.C : Quelle lecture faites- vous de ce domaine en République démocratique du Congo (RDC) ?

I.K.M : Je pense que la danse est en train d’être valorisée aujourd’hui en RDC. On est à l’époque de danseurs urbains et cette nouvelle génération apporte une autre vague. Et de là, les gens voient autrement la danse en se disant qu’un danseur peut être une star, bien élevée, bien habillée. Aussi, grâce aux danseurs, on peut voir des beaux clips que nous apprécions. Donc, chaque génération apporte une pierre à l’édifice pour que cette profession soit respectée.

L.D.B.C : Retenu en 2020 parmi les cinq meilleurs de la RDC pour la soirée des arts avec le Prix Lokumu Arts.cd en tant que coach, qu'avez-vous ressenti ?

I.K.M : J’en suis très fier, j’ai eu beaucoup de soutiens, non seulement financier mais aussi moral, physique, psychologique et aujourd’hui j’affirme que je vis de la danse.

L.D.B.C : Un mot pour finir ?

I.K.M : Je souhaite devenir un modèle pour la jeunesse montante, afin qu’elle ait des cadres appropriés pour des cours de danse. Que les parents forgent les désirs de leurs enfants dès le bas âge pour qu’un jour une envie devienne une passion puis une profession.

Propos recueillis par Karim Yunduka

Légendes et crédits photo : 

Photo: Isaac Kalonji Mbuyi, chorégraphe congolais

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