Interview. Manda Tchebwa : « Quand on sort d’une telle épreuve, la première pensée va droit au Créateur de toute chose »

Mercredi 18 Août 2021 - 15:45

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Hospitalisé à Kinshasa pendant un mois et trois jours, l’illustre professeur, autrefois célèbre chroniqueur de l’OZRT, la chaîne nationale rebaptisée RTNC, l'actuel directeur général du Centre international des civilisations bantu à Libreville (Gabon) sous le mandat de la République démocratique du Congo (RDC) est rétabli. Sorti depuis le 17 août de l’Hôpital du cinquantenaire, il passe sa convalescence en famille, à Bandal. Dans cet entretien exclusif avec Le Courrier de Kinshasa, il explique sa maladie et se réjouit de s’en être tiré à bon compte « en un mois, sous le contrôle de Dieu ».

Manda Tchebwa heureux de sortir de l’Hôpital du Cinquantenaire en marchant (Adiac)Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Quel était votre état de santé au moment de votre admission à l’Hôpital du cinquantenaire ?
Manda Tchebwa (M.T.)  :
Je suis arrivé à l’hôpital en chaise roulante, victime des conséquences d’un AVC associé au syndrome de Guillain-Barré (caractérisé par une paralysie des membres inférieurs dans mon cas). À son troisième épisode depuis 2012, il est lui-même associé à un diabète de plus de vingt ans. À cela s’ajoutent des problèmes ophtalmologiques. Un cocktail de pathologies qui nécessite toujours une conjonction de médecins spécialisés. Finalement, en un mois, sous le contrôle de Dieu, l’Hôpital du cinquantenaire a pu redresser magistralement tout ce tableau clinique grâce à son corps médical hautement spécialisé, compétent et très attentionné. Sans oublier cet extraordinaire plateau technique dont on ne peut soupçonner la présence en RDC. Une telle opportunité de guérison, je la dois, pour la seconde fois, à l’intervention bienveillante du président de la République, Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo. Un homme au cœur d’or qui, quelle que soit la lourdeur de sa charge, a toujours une minute pour l’autre en détresse. Cela ne relève pas de l’anecdote. C’est du vécu. Je n’oublie pas les ministres de la Santé, de la Communication et de la Culture pour leur implication dans la chaîne psychologique et la prise en charge.

L.C.K.  : Pourriez-vous nous raconter comment s’est déroulé votre séjour à l’hôpital ?
M.T.  :
Un séjour serein. Le cadre même de l’hôpital apporte cet état d’esprit. Que d’amabilités tout autour ! Loin des vacarmes de la ville, là on apprend à renaître de ses angoisses. Un hôpital si bien structuré n’est pas un lieu de la désespérance, c’est aussi quelque part un lieu qui vous permet de vous restructurer spirituellement, la méditation aidant. Le sourire des infirmiers et infirmières, des médecins se confondant au reste du personnel dans une grande humilité du haut de leur savoir scientisme magistral qui permet de sauver des vies humaines. Enfin, un espace pédagogique où dans un langage moins pédant, le corps médical, congolais ou indien, vous informe avec des mots simples mais ô combien édifiants sur vos propres pathologies. Loin de quelque discours eschatologique, loin de l’image d’un mouroir que l’on pourrait avoir au vu des nombreux morts qu’accueille son espace funéraire. Rassurez-vous, 95% viennent d’ailleurs. C’est le lieu de redire toute ma fraternité aux amis du Musée de la RDC et de la diaspora Asbl, dirigée par Me Désiré Tafu accompagné du bien-aimé Tshibangu, qui, au-delà du rôle, ô combien bienveillant, ont joué un rôle dans mon hospitalisation, n’ont jamais manqué à leur devoir de fraternité par leurs visites régulières. Avec tant d’amabilité tout autour, comment ne pas obtenir le résultat auquel je suis arrivé aujourd’hui ?Manda Tchebwa déclarant la victoire sur la maladie grâce à Dieu. (Adiac)

L.C.K.  : Y a-t-il une anecdote mémorable à partager sur ce moment particulier ?
M.T.  :
En me réveillant un matin, j’apprends par la télévision de ma chambre qu’au-delà des télénovelas sud-américaines, il est possible d’assister presqu’en temps réel à des séquences inédites que peuvent fournir le quotidien ordinaire du Congolais. Une moto se dispute le tarmac avec un avion. Ils finissent, dans le choc de l’atterrissage de l’un et la tentative du décollage de l’autre, par se rentrer dedans en pleine journée. Bilan de cet accident sur le tarmac de l’aéroport de la Luano, à Lubumbashi, zéro mort. Dieu merci ! Juste un trou béant près de la carlingue de l’aéronef. De quoi rire et se désoler en même temps dans une journée qui commence et s’articule entre piqures et absorption régulière de molécules à la résonance onomastique savante. « C’est pour ton bien », te dira sur un ton toujours affable une infirmière tout sourire. De quoi vous faire oublier les douleurs des piqures.

L.C.K.  : Sorti, quelle a été votre première pensée  ?
M.T.  :
Quand on sort d’une telle épreuve, la première pensée va droit au créateur de toute chose : on a l’assurance qu’il est aux commandes de toute chose. Et que finalement, notre destinée est faite de lignes courbes inscrites dans une ligne droite qui aboutit à notre destin. Nous pouvons maîtriser certaines séquences de notre destinée, mais jamais notre destin. Car, lui, relève de la seule souveraineté du Très-Haut. Alors vivons correctement et pleinement pour ne pas avoir à s’accrocher aux haillons des derniers moments de la vie quand sonnera l’heure de …

 

Propos recueillis par Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Manda Tchebwa heureux de sortir de l’Hôpital du cinquantenaire en marchant / Adiac Photo 2 : Manda Tchebwa déclarant la victoire sur la maladie grâce à Dieu /Adiac

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