Interview. Mwasi Moyindo: « Le slam est un art qui rassemble »

Jeudi 14 Octobre 2021 - 13:47

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Fille des deux rives du fleuve Congo, Thérésa Honoré Diakanua N’silou, dite « Mwasi Moyindo » de son nom de scène, est une artiste à multiples facettes, notamment le slam, la poésie, la comédie, modèle photo et actrice. Dotée depuis 2020 d’une marque de fabrique qu’elle appelle « slam acoustique », Mwasi Moyindo n’a guère cessé de faire raisonner ses textes avec des chansons traditionnelles. L’artiste s’affirme à travers le clip de son deuxième single « Ngiena » ou « Je suis », déjà disponible sur les différentes plateformes de téléchargement légales. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Dites-nous, pourquoi avez-vous choisi « Ngiena » comme titre de votre deuxième single ?

Mwassi Moyindo (M.M) : Lors de la tournée médiatique de ma première chanson « Zala yo », la question sur ma personnalité revenait souvent, c’est pourquoi j’ai choisi "Ngiena" parce que c’est une manière pour moi de me présenter au public large bien que plusieurs personnes se soient reconnues dans mon texte, ceci à travers les réalités qui sont très proches et le mode de vie aussi.

L.D.B.C: Alors, de quelle manière vous êtes-vous présentée dans la chanson ?

M.M : Je suis l’être infidèle qui mendie l’amour, désolée de ne pas l’avoir su toujours. C’est  également une manière pour moi de dire comment on vient trouver le monde. On n’a pas choisi d’être là. On ne choisit pas son pays ni ses parents, moins encore son nom. Mais on est là déjà et il faut qu’on le vive comme ça.

L.D.B.C: Nous savons tous que le slam c’est conter, raconter, parler. Alors, comment arrivez- vous à combiner les deux entités, est-ce un nouveau style ?

M.M: Non. Peut-être que les gens en général ne l’ont pas remarqué plutôt mais, depuis très longtemps, les slameurs invitent d’autres personnes qui chantent dans leur morceau. Sauf que moi je chante et je slame, c’est ce que j’ai fait dans ce clip grâce aussi à la forte demande de mes abonnés YouTube.

L.D.B.C: Parlez-nous de la réalisation et du tournage de ce clip.

M.M: Les tournages ont eu lieu à Brazzaville et à Kinshasa parce que j’ai voulu rendre hommage à mes deux villes natales qui me sont si chères. A Brazzaville, nous avons fait les prises de jour et les prises de sapeurs et, les prises de soir sont de l’ambiance de Kinshasa.

L.D.B.C: Sachant que l’art en général est très complexe, à quel niveau vous situez-vous, sur le plan national et international ?

M.M:   A partir de mon premier clip, j’ai découvert que le Congo c’est cinq pour cent des quarante-cinq mille personnes qui ont écouté et regardé le clip sur YouTube. Le Congo est encore très bas sur les plateformes de téléchargement  alors que j’aimerais que les gens de chez moi m’écoutent. Au niveau international oui, il y a la France, la Belgique, le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, le Cameroun et le Congo Kinshasa, selon les classements.

L.D.B.C: Quel est le message que vous lancez à tous ceux qui veulent emboîter le pas dans le slam mais qui hésitent encore ?

M.M: Ce que je peux dire c’est d’y aller vers les centres « style oblique » pour ceux qui sont à Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie et pour ceux qui sont à Kinshasa, des centres d’arts et demandez les collectifs de slam. Il n’y a pas meilleur moyen d’aller vers les autres.

L.D.B.C: Un dernier mot ?

M.M: Ce n’est pas par hasard que je me suis lancée en disant "Ngiena3, c’est pour dire qu’il faut s’accepter parce qu’on ne choisit pas ou l'on naît ni qui vient à nous. On accepte et on fait le bon choix. Le nous de demain ne dépendra que des choix que nous faisons dans la vie.

Propos recueillis par Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Photo: Mwasi Moyindo

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