Interview. Neymar Bébé Wemba : « Le destin m’a pris en otage »

Mercredi 26 Janvier 2022 - 16:00

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La trentaine, « le remplaçant » de Papa Wemba dans Viva la Musica n’a pas que la voix au timbre haut perché du défunt ténor. Sa silhouette aussi colle à celle de l’illustre personnage défunt, même s'il lui faudrait encore prendre quelques kilos pour que ce soit « parfait », à cela s’ajoute la gestuelle qu’il imite presque à la perfection qui fait qu’il soit tel qu’il aime à la dire « la réincarnation de Papa Wemba ». Rencontré par Le Courrier de Kinshasa à la veillée mortuaire de feu Riva Lombume Kalimazi il y a quelques jours, il a pris plaisir à nous relater son épopée dans Viva depuis son entrée six mois à peine après la disparition de l’icône de la rumba.

 

 Neymar Bébé Wemba sur scène interprétant Papa Wemba (Adiac)Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Comment peut-on vous présenter à nos lecteurs ?

Neymar Bébé Wemba (N.B.W.) : Je suis Neymar Bébé Wemba, la réincarnation de Papa Wemba dans Viva la Musica.

L.C.K. : À quand remonte le début de cette imitation spectaculaire de Papa Wemba que vous avez offerte au public cette nuit ? Le faisiez-vous déjà de son vivant ?

N.B.W. : Je suis dans Viva la Musica comme l’était l’apôtre Paul au milieu des disciples, c’est-à-dire que Paul n’avait pas vécu avec Jésus mais a entendu parler de lui et a intégré le rang de ses apôtres après lui. Du temps de Papa Wemba j’existais déjà, mais je suis venu plus tard comme Paul qui est l’auteur de plusieurs livres bibliques, il a écrit beaucoup d’épitres. Neymar est comparable à l’apôtre Paul. Je suis arrivé à Viva la Musica au mois d’octobre 2016. Peu après, l’orchestre s’est rendu à Abidjan pour un hommage à Papa Wemba, la célébration du premier anniversaire de sa mort.

L.C.K. : Comment avez-vous atterri à Viva la Musica, quelqu’un vous y a-t-il conduit  ?

N.B.W. : Oui, j’ai été conduit par David Gama qui m’a découvert à partir d’une chanson personnelle intitulée Papa, dédiée à Papa Wemba. Après l’écoute de ce titre, il m’a présenté à Maman Amazone qui a appelé Cornélie Malongi qui, à son tour, m’a aussi écouté. C’est alors qu’ils ont décidé ensemble de me conduire directement à Ma Campagne où logeait le groupe en maquis. Depuis là jusqu’à ce jour, je suis dans Viva la Musica.

L.C.K. : Comment avez-vous été accueilli au maquis ? 

N.B.W. : Viva la Musica est un état d’esprit (petit rire). La première fois, plusieurs boudaient déjà, disant : «  Mais, celui-ci, que compte-t-il faire ? ». Il est difficile de se faire accepter sur le coup dans Viva. Il y a beaucoup de contestataires mais j’ai fourni l’effort de convaincre tout le monde de sorte que j’y suis jusqu’à ce jour.

L.C.K. : Fanatique de Papa Wemba au départ, comment en êtes-vous venu à « l’incarner » tel que vous le faites à présent  ?

N.B.W. : Dans Viva, j’ai affronté le destin. En fait, je suis ingénieur, un ancien étudiant de l’Université de Kinshasa en mathématiques et informatique. Alors étudiant, je chantais   mais n’avais pas pensé à faire une carrière musicale. Je crois bien que le destin m’a pris en otage, j’ai répondu à l’appel du destin.Neymar Bébé Wemba dans un extrait de Boya nga en featuring avec le feu Général Defao (Adiac)

L.C.K. : Est-il facile de le faire ?

N.B.W. : Ce n’est pas facile d’incarner Papa Wemba, il est irremplaçable, mais il peut être chanté. Nous fournissons l’effort d’arriver à l’incarner à 55% ou 60% parce que sa personne n’est pas facile à calquer. On essaie, on apprend, on s’exerce pour arriver à donner au moins 65% de ce qu’il était.

L.C.K. : La mort de Papa Wemba a-t-elle été le déclic de cette carrière qui vous est « tombée dessus »  ?

N.B.W. : La mort de Papa Wemba, oui, mais aussi le souci que sa perte m’a causé. Je crois que Dieu a voulu que j’existe pour pérenniser l’œuvre de Papa Wemba.

L.C.K. : Vous arrive-t-il aussi de proposer des titres personnels à Viva la Musica ou vous contentez-vous d’interpréter les anciens de l’orchestre  ? Avez-vous un répertoire personnel qu’il vous arrive de jouer ?

N.B.W. : Oui. Du reste, il y a déjà un album sur le marché, La voix du maître. J’ai composé la dernière chanson que le Général Defao a chantée avec Bébé Wemba dans Viva la Musica, Boya nga. Il avait autrefois chanté avec Papa Wemba, mais là, c’est la première fois qu’il chante dans un album de Viva. Son clip est disponible sur la chaîne YouTube Papa Wemba et sa page Facebook. Il y a bien d’autres titres comme celui avec Cole Van Dais, une chanteuse Sud-Africaine. J’ai aussi participé à plusieurs chansons des membres du groupe, à l’instar de celle de Tocha Fula Kanda, notre bassiste et bien d’autres encore. La voix du maître comporte seize titres, j’ai chanté dans au moins treize d’entre eux, ils sont à télécharger à partir de la chaîne YouTube Papa Wemba.

 

Propos recueillis par Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Neymar Bébé Wemba sur scène interprétant Papa Wemba /Adiac Photo 2 : Neymar Bébé Wemba dans un extrait de "Boya nga" en featuring avec le feu Général Defao /Adiac

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