Interview. Pierre Gemme : « J’espère que les comportements de l’être humain changeront après cette pandémie »

Vendredi 16 Juillet 2021 - 14:06

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Auteur à la plume fertile, avec une quarantaine de livres à son actif, l’écrivain français nous fait part en quelques mots de ses œuvres et de la manière dont il envisage l’avenir après la covid-19.  

Les Dépêches du Bassin du Congo (LDBC) : Bonjour Pierre Gemme, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Pierre Gemme (P.G.) : Je signe sous le pseudonyme de Pierre Gemme, mais mon véritable patronyme est Claude Roy. J’ai dû changer après la publication de mon premier ouvrage sorti sous le nom de Claude Roy, car des enfants m’apportaient sur des salons leur cahier de poésie pour que je le leur dédicace ! Évidemment, il s’agissait des textes du grand écrivain Claude Roy (1915-1997), auteur d’Enfantasques… Mon pseudonyme a été choisi en fonction de ma passion pour la nature et les sciences de la Terre. A part cela, j’ai 56 ans. J’ai été professeur des écoles jusqu’en 2015 avant de me consacrer entièrement à l’écriture. J’ai enseigné en Inde, au Venezuela et à Paris. Je suis marié et j’ai deux grands enfants. Je vis actuellement dans le Jura. J’écris depuis que je suis très jeune. Enfant unique, vivant dans un village retiré du Haut-Jura, je prenais des notes sur tout ce que je voyais autour de moi : plantes, animaux, pierres… C’était pour moi un moyen de m’approprier le monde et de le comprendre. Puis j’ai commencé à mettre en forme ces notes et à les organiser sous forme de petites histoires. Ensuite, j’ai écrit de la poésie dans des revues, avant de publier des textes en jeunesse puis en littérature générale.

LDBC :Parlez-nous succinctement de vos ouvrages ?

P.G. : Je suis passionné par le rapport de l’individu à son environnement qu’il soit humain, animal, végétal ou minéral. La plupart de mes ouvrages ont pour but de sensibiliser les enfants, mais aussi les adultes, à la beauté fragile de la nature et au respect de l’autre. J’ai écrit et publié une quarantaine de livres. J’ai deux séries, plus une qui doit commencer à paraître le 22 avril, chez Flammarion Jeunesse, ainsi que plusieurs autres ouvrages isolés chez le même éditeur ou chez d’autres.

Il y a par exemple la série "L’école des dinos", à lire seul à partir de 6 ans, traduite dans cinq pays. Il s’agit de petits dinosaures qui vont à l’école, et sont confrontés à différentes problématiques de la vie quotidienne : racisme et tolérance ; peur et courage ; différence et acceptation de l’autre, etc.

Dans ma seconde série, "Mission Vétos" (à partir de 7 ans), je mets en scène une famille de vétérinaires. Là, le message est la protection de la nature et le respect des animaux (sauvages et domestiques). Dans celle à venir, "Les petits mystères" d’Égypte (à partir de 7 ans), une fillette au temps des pharaons aide les autres grâce à ses pouvoirs magiques hérités de sa mère. « Le livre 20 histoires pour vivre ensemble » regroupe vingt situations abordant des thèmes comme la différence de religion, d’origine, de culture, ainsi que le handicap, le harcèlement, le sexisme, etc. "Les grandes histoires de la Tanière" est un ouvrage documentaire écrit en partenariat avec un zoo-refuge près de Chartres qui recueille des animaux provenant de saisies de douane, de laboratoires pharmaceutiques, de cirques qui n’ont plus le droit de les présenter, ou enlevés à leur propriétaire maltraitant. À travers ces exemples, on voit très clairement que mes préoccupations tournent autour du rapport à l’autre et de la vie harmonieuse entre les êtres humains et leur environnement.

En littérature générale, j’ai écrit un récit avec une de mes anciens élèves venus me voir 15 ans après que je l’ai eue dans ma classe de petite section pour me raconter ce qu’elle subissait au sein de sa famille, alors que je n’avais rien vu à l’époque… Nous avons cosigné ce témoignage publié chez Plon sous le titre "L’instant et l’enfant", et nous partageons les droits d’auteur. Ce fut une expérience aussi bouleversante que bénéfique pour elle, car la publication de ce livre lui a permis de se reconstruire.

LDBC : Comment envisagez-vous l’avenir avec cette pandémie de covid-19 ?

P.G. : Je pense surtout, comme beaucoup, à cette pandémie qui frappe la Terre entière. Demain ne sera plus jamais comme avant, et j’espère que les comportements de l’être humain changeront après cette épreuve. Que les peuples seront plus solidaires, que nous ferons plus attention les uns aux autres, et que tous réunis nous veillerons à respecter un peu plus notre environnement. Je crois sincèrement que la littérature a son rôle à jouer dans ce renouveau.

Propos recueillis par Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

L'écrivain français Pierre Gemme

Notification: 

Non