Ituri : l’équipe humanitaire pays s’inquiète de la recrudescence des tueries

Lundi 16 Août 2021 - 15:55

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour le coordonnateur humanitaire en en République démocratique du Congo (RDC), David McLachlan-Karr, « les conditions pour la paix et la construction de ponts entre les communautés belligérantes doivent être promues dans la province et accompagnées de plateformes pour promouvoir le dialogue, la justice et la lutte contre l'impunité pour les crimes commis dans le conflit.  Les Nations unies et nos partenaires sont prêts à soutenir les activités visant à faciliter la réconciliation communautaire et la consolidation de la paix ».

 David McLachlan-Karr s’est dit profondément inquiet face à la recrudescence des tueries, des déplacements de la population et à la recrudescence des besoins humanitaires dans la province de l’Ituri.

A l’issue d’une visite effectuée dans cette province, du 11 au 13 août. la mission humanitaire, composée notamment des représentants nationaux de l’Unicef, du HCR, de l’ONU Femmes, de la FAO, du Fnuap et d’Ocha, d’un haut fonctionnaire du PAM et d’un représentant du Forum des ONG internationales, a exhorté les autorités militaires à continuer à travailler avec la Monusco et les autres parties pour assurer le respect du droit international humanitaire, garantir la protection des civils et des infrastructures sociales et fournir un accès sécurisé aux acteurs humanitaires pour aider les victimes du conflit.

La mission, est-il indiqué dans un communiqué du coordonnateur humanitaire du 13 août, a été informée d’une forte hausse des déplacements causés par les actions des groupes armés illégaux et des milices d'autodéfense communautaires, qui viennent agrandir le nombre déjà important de personnes déplacées. « Le nombre total de déplacés dans la province est estimé à 1,7 million de personnes, dont un nombre excessivement élevé de femmes et d'enfants », a souligné David McLachlan-Karr.

Les mécanismes sociaux d'adaptation poussés à leur limite

Effectuant une mission à Komanda, dans le territoire d’Irumu, pour inspecter les sites de déplacés, l’équipe humanitaire a dit observer que de nombreuses personnes déplacées avaient cherché refuge et sécurité au sein des communautés locales. Et de noter que les mécanismes sociaux d’adaptation ont été ainsi poussés à leur limite. A l’en croire, en particulier, les écoles, les lieux de culte et les services médicaux locaux étaient débordés. « Les populations nouvellement arrivées, y compris celles de la communauté pygmée, ont fui les attaques avec rien d'autre que les vêtements qu'elles portaient. Beaucoup d’entre elles ont raconté des histoires horribles d'assassinats ciblés, de viols et de torture », a fait savoir le coordonnateur humanitaire dans son communiqué.

Dans ce travail, l’équipe humanitaire a identifié des besoins sectoriels prioritaires dont les soins médicaux, la nourriture, les abris, l’eau, les services d’assainissement ainsi que la fourniture d’articles ménagers. « Au moins 59 sites de déplacés et de regroupement ont été enregistrés par les agences humanitaires dans la province. Ce nombre risque d’augmenter avec la reprise des combats. Les opérations humanitaires dans la province sont compliquées par la rareté des ressources, les partenariats limités, le terrain et la logistique difficiles, ainsi que l’insécurité », a prévenu le coordonnateur humanitaire.

David McLachlan-Karr a également indiqué que les attaques contre les agences humanitaires ont également augmenté, parfois en raison des tensions intercommunautaires et interethniques. « Des solutions durables doivent être trouvées pour permettre aux populations déplacées de retourner chez elles en paix le plus rapidement possible ; la création d’une multiplicité de sites de déplacés est non seulement indésirable et vecteur de conflits avec les communautés d’accueil, mais elle est intenable », a-t-il dit. Pour McLachlan-Karr, « les conditions pour la paix et la construction de ponts entre les communautés belligérantes doivent être promues dans la province et accompagnées de plateformes pour promouvoir le dialogue, la justice et la lutte contre l'impunité pour les crimes commis dans le conflit.  Les Nations unies et nos partenaires sont prêts à soutenir les activités visant à faciliter la réconciliation communautaire et la consolidation de la paix ».

Lucien Dianzenza

Notification: 

Non