IXes Jeux de la francophonie : immixtion gênante du Comité international

Samedi 4 Décembre 2021 - 17:01

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Des soupçons sont portés sur la directrice en personne de l’organisation, en l’occurrence Zeina Mina, par des membres de l’équipe organisatrice de Kinshasa l’estimant « proche des combines » relevées autour des préparatifs de la prochaine compétition internationale.

La directrice du CIJF, Zeina Mina, en visite à Kinshasa (DR)« Le changement de la mission d’évaluation et d’accompagnement du Comité international des jeux de la francophonie (CIJF) en mission d’audit et son ingérence dans la désignation du personnel du Comité national des jeux de la francophonie (CNJF), est une attitude qui prête vraiment à confusion », a indiqué notre source.

L’un des griefs portés à l’encontre de la directrice Zeina Mina c’est notamment qu’elle se soit permise «  de s’immiscer dans le choix du personnel du CNJF en donnant ses avis et en influençant certains choix, au point de se substituer aux responsables locaux », a relevé un des membres de l’équipe nationale.

Par ailleurs, souligne-t-il encore, il s’avère que « les entreprises Janamapa Sarl et Compagnie générale de construction « CGC » Sarlu ayant remporté respectivement le marché des travaux de construction de l’hébergement (12 bâtiments R+7 et VRD) à plus de cent douze milliards américains (112 995 315 $) et d’un gymnase jumelé de basketball dont le coût est estimé à plus de dix-huit milliards de dollars américains (18 774 377,18 $) sont libanaises ».

Là où le bât blesse, c’est que, dénonce-t-il, « le total de ces deux marchés dépasse la moitié des autres interventions ». Et qui plus est, renchérit-il, « dès lors que les nouvelles autorités du CNJF, les marchés sus-évoqués font partie des vingt et un conclus sous la présidence de Didier Tshiyoyo, décident de les revoir tous, il semble que Zeina Mina cherche d’autres alternatives pour l’hébergement, selon les informations en notre possession ».

La question se pose quant au remue-ménage que cause cette décision qui semble ne pas convenir outre mesure à la directrice du CIJF. A cet effet, une question taraude l’esprit du dénonciateur, à savoir « Que Zeina Mina soit de même nationalité que ces entreprises, est-ce une pure coïncidence ou le fait d’une manigance ? Ceci expliquerait-il cela ? ». Cerise sur le gâteau, « même la société de gardiennage « Delta » dont les services sont loués par le CNJF pour la garde des locaux est aussi libanaise ». Dès lors, notre source estime « difficile de croire que c’est là juste une pile de coïncidences. Et injuste que le faible avancement des préparatifs des IXes Jeux de la francophonie de Kinshasa  soit imputable à la RDC uniquement ». Visiblement déconcerté par l’attitude qu’a affiché jusqu’ici la directrice du CIJF, l’on se demande s’il ne s’agit pas d’une machination : « Est-ce une stratégie pour mettre le chaos pour que toutes les parties perdent ? ».

Quel sens donner à ces tergiversations  ?

La dénonciation faite à ce jour par les membres du CNJF, affirme le groupe qui a approché Le Courrier de Kinshasa, a pour objectif de mettre l’opinion congolaise au parfum de la réalité sur le terrain qui entrave l’organisation des IXes Jeux de la francophonie prévus à Kinshasa en 2022. En effet, soutiennent-ils, « la construction du village d’hébergement (élément crucial, pièce maîtresse témoignant des avancées des préparatifs ) est mise à mal. Ces travaux dont le décollage devrait marquer un signal fort dans ce sens peinent à se faire ». Il est difficile de dire à quel niveau la machine bloque, ont-ils affirmé au Courrier de Kinshasa. L’imbroglio se situe déjà à l’étape initiale jugée primordiale.« Nous ne parvenons pas à cerner exactement les raisons fondamentales qui ont prévalu pour motiver le déplacement de l’hébergement, sa délocalisation de la Foire internationale de Kinshasa (Fikin) au stade Tata Raphaël », ont-ils déclaré. Face au flou qui règne sur le sujet, « tout porte à croire que cela profite aux intérêts obscurantistes personnels des cupides. Et même, la situation commence à se clarifier petit à petit. C’est bien rocambolesque et digne d’une intrigue de série policière », disent-ils.Les IXes Jeux de la Francophonie Kinshasa 2022 (DR)

D’un commun accord, le collectif dénonciateur pense saisir « l’occasion pour interpeler les autorités du pays, celles du CNJF, à reprendre les choses en mains ». Quitte à s’assumer pleinement, elles doivent «  rappeler aux missions du CIJF les objectifs auxquels ils sont tenus à s’atteler. Nous les prions de prendre une option définitive sur l’hébergement, afin d’empêcher ces pirouettes abjectes »., ont-ils dit. Décriant ici que « les deux missions d’évaluation et d’accompagnement programmées du 15 au 20 novembre et du 25 novembre au 4 décembre 2021 se sont transformées en vacances payées par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF)dès lors que Sory Diabaté (expert technique Fifa) et Ralph Mouchbahani (expert sportif CIJF : encore un Libanais d’origine) ont été à Kinshasa le temps d’un week-end, soit les 13 et 14 novembre et sont repartis la soirée du lundi 15 novembre. C’est à se demander si réellement ils ont pu réaliser et finir ce pourquoi ils étaient venus ici ». Aussi, ils préconisent que « l’OIF remette de l’ordre dans la désignation des animateurs du CIJF. Nous ne pensons pas que du temps de Sery Ba (ancien directeur du CIJF), il y ait eu ce scandale et ce blocage systématique », ont-ils conclu. Mais quoiqu’il en soit, « nous restons toujours positifs, croyons fermement en l’organisation des IXes Jeux de la francophonie Kinshasa 2022 dans les échéances prévues, soit du 19 au 28 août 2022, n’en déplaise aux fossoyeurs et ennemis de la nation congolaise », ont-ils conclu.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La directrice du CIJF, Zeina Mina, en visite à Kinshasa /DR Photo 2 : Les IXes Jeux de la Francophonie Kinshasa 2022 /DR

Notification: 

Non