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Je m'adresse aux élitesLundi 1 Avril 2024 - 19:47 Vous êtes parés de diplômes, de pesants ornements ou brillez par la qualité de vos performances dans différents domaines d’activité ? La société aura toujours besoin de vous pour se construire et assurer son évolution. Continuez donc de la marquer par la force de vos engagements, de vos recherches, de vos analyses et réflexions ; poursuivez cette tâche sans relâche car le contraire signifierait la disparition assurée des conquêtes que l’humanité accumule sur son parcours. Mais soyez sûrs d’une réalité frappante : vous êtes l’élite, c’est-à-dire une infime minorité parmi les milliards d’êtres humains qui peuplent notre planète Terre. Voici comme la définition du mot élite est à ce point explicite : « Ensemble de personnes les plus remarquables d’un groupe, d’une communauté », « groupe minoritaire de personnes ayant, dans une société, une place éminente due à certaines qualités valorisées socialement ». Le nombre, vous savez combien, il compte dans le rapport de force, pas seulement dans l’agir, mais également dans le non-agir. Que vous soyez d’éminents hommes ou femmes de lettres, de remarquables professeurs, docteurs, médecins, juristes, astronautes, managers ou chefs d’entreprise, officiers, politiciens, banquiers, scientifiques, journalistes, peintres, stars du septième art, d’une discipline sportive donnée, du monde de la musique ou du showbiz, regardez autour de vous et retenez que vous aurez beau mériter votre place, elle ne sera pas honorée à sa juste valeur tant que l’environnement dans lequel vous évoluez n’y trouvera pas son compte ; dans le pire des cas, elle ne sera simplement pas vue d’un bon œil, au mieux, elle ne suscitera qu’indifférence polie. Ne baissez pas les bras pour autant, ne reculez de quelque façon que ce soit, mais gardez à l’esprit qu’à défaut de vous ressembler, car par une sorte de sélection naturelle les grades ne se disputent pas facilement ; à défaut de vous prendre votre siège, d’autant plus que chez l’homme le penchant au rapt est inapaisable, vous devez consacrer un peu de temps à plus petit que vous, à plus en dessous que vous, à moins brillant que vous. Offrez-lui l’opportunité de vous adresser la parole et ne vous privez pas de l’écouter avec attention, de lui répondre avec considération. Vous ne parviendrez sans doute pas à sortir indemnes des procès en tous genres intentés contre vous, parfois sans raison valable, mais au moins, comme la nature est souvent juste, dans la foule de gens qui se dresseront contre vous, une voix, une seule, puissante parce que vraie, pourra témoigner en votre faveur, dire à la suite de multiples autres voix intraitables que des accusations portées contre vous sont injustes, qu’elles relèvent de déplorables affabulations car quand bien même ceux qui en sont les auteurs persistent dans leurs accusations, vous n’avez rien fait de mal. Vous, l’élite, volez toujours haut mais gardez continuellement les pieds sur terre. Ecoutez parler les gens et agissez en connaissance de cause. Le poète disait : « il faut être modeste. Modeste, mais hautain ». Peut-être devriez-vous plutôt prendre le parti d’être hautain ; hautain, mais modeste. Toute la question serait plutôt de savoir comment descendre de son piédestal, toucher les gens du peu et continuer à tenir son rang d’élite. Peut-être se souvenir de cette autre réflexion d’un ancien. « Qui domine les autres est fort. Qui se domine est puissant ». Voilà à peu près tout !
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