Journée de la concorde et de la réconciliation nationales : débat sur le rôle de la paix dans le développement du pays

Jeudi 12 Juin 2014 - 14:17

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À la faveur de la célébration de la 23e Journée de la concorde et de la réconciliation nationales, le 10 juin à Sibiti, dans la Lekoumou, les acteurs politiques et de la société civile ont échangé sur le rôle et l’importance de la paix, de la démocratie et de la réconciliation nationale comme leviers du développement

Le secrétaire permanent du comité de suivi de la Convention pour la paix et la reconstruction du Congo, Marius Mouambenga, chargé de développer le thème principal, a souligné que les efforts des acteurs politiques et de la société civile, après les conflits armés que le Congo a connus, consistaient à promouvoir les vertus de non-violence et de paix. Les différends politiques, a-t-il renchéri, devraient se résoudre par le dialogue.

Il a mis à profit cette occasion pour rappeler les moments sombres qu’avait connus le Congo dans les années 1990 à 2000, avant de revenir sur les différents accords de paix et de cessation des hostilités signés à Brazzaville et à Pointe-Noire en 2001, qui ont permis la décrispation du climat social.

Selon Marius Mouambenga, c’est grâce au retour progressif de la paix que le Congo a entamé son processus de développement matérialisé, entre autres, par la municipalisation accélérée et dont le département de la Lekoumou a bénéficié cette année.

Évoquant la réconciliation nationale comme facteur de développement, Marius Mouambenga estime qu’elle doit commencer parmi les acteurs politiques qui doivent cultiver entre eux les vertus du dialogue et de la tolérance. Ces valeurs, a-t-il ajouté, permettent de semer l’amour entre les populations. Les acteurs politiques se doivent également de véhiculer des messages de paix et d’unité nationale, en vue de consolider le processus de paix.

De son côté, l’expert du ministère de la Jeunesse et de l’Instruction civique, Pierre Ngouala, a démontré, autour du sous-thème « jeunesse, paix et développement », que lorsque les jeunes étaient mieux encadrés sur les plans scolaire et professionnel, ils se détournaient des actes répréhensibles. C’est ainsi qu’il a salué les efforts que déploient les autorités congolaises dans le cadre de la municipalisation accélérée des départements, en vue de créer des emplois temporaires aux jeunes. Il a également présenté les initiatives prises par son ministère dans le cadre de l’encadrement et de la formation professionnelle des jeunes avec la création des centres de métiers, l’instauration de l’enseignement de l’instruction civique à l’école et la création du Conseil national de la jeunesse.

Développant le sous-thème sur « la problématique de l’observation des élections, un regard de la société civile », Cephas Germain Ewangui a surtout insisté sur l’apport des élections crédibles et transparentes dans le processus de consolidation de la démocratie. Il a rappelé que l’observation électorale visait à déceler les dysfonctionnements et les fraudes aussi bien dans le processus électoral que dans le scrutin, afin d’apporter progressivement des correctifs.

Les grandes démocraties, a-t-il dit, n’ont plus besoin d’observateurs électoraux parce que le processus électoral ne souffre pas de tous les « parasites ». Il a insisté sur le fait que les systèmes politiques opposés à l’alternance démocratique s’arrangeaient pour vicier les textes sur les élections, au point où, a-t-il expliqué, les observateurs électoraux étaient mis devant le fait accompli. Il a démontré que l’observation des élections dans les jeunes et fragiles démocraties épargne aux pays les troubles politiques souvent engendrés par les scrutins.

Jean-Louis Fragonard, intervenant quant à lui sur « la place et rôle du comité de suivi dans la gestion des questions de paix et de réconciliation nationale », a rappelé les missions du comité de suivi de la Convention pour la paix et la reconstruction du Congo. Il a cité les actions menées par cette structure dans le cadre du retour progressif de la paix, avant d’inviter les acteurs politiques et de la société civile à créer des conditions susceptibles de contribuer à la consolidation du processus de paix.

Avant ces conférences, se sont déroulées le 9 juin des rencontres de dzango, de football féminin et masculin ainsi que le populaire cross mixte.

Les points à améliorer

Pour les prochaines éditions, les invités souhaitent que le comité de suivi de la Convention pour la paix et la reconstruction du Congo soit plus attentif à l’organisation des déplacements, notamment concernant les conditions de voyage et d’hébergement. De ce point de vue, la 23e édition qui vient de se dérouler à Sibiti, dans la Lekoumou, a beaucoup laissé à désirer.

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une vue de l'assistance. Photo 2 : Le présidium des travaux. (© Adiac).