Journée de l’enfant africain : un taux important de mariages précoces au Congo

Mercredi 17 Juin 2015 - 14:15

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D’après les résultats de l’enquête démographique et de santé réalisée en 2005 et 2011 au Congo, les mariages précoces présentent  7% des filles mariées avant 15 ans et 33% avant 18 ans.

Ce taux a été communiqué le 16 juin par Frédéric Poumbou, démographe à l’institut national de la statistique, dans son exposé sur la situation du mariage des enfants au Congo, à l'occasion de la célébration de la journée  de l’enfant africain sur le thème « vingt-cinq ans après l’adoption de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant: accélérons l’élimination des mariages d’enfants en Afrique ».

Ce thème s’inscrivait dans le cadre de la continuité de la campagne « mettre fin au mariage d’enfants », lancée l’an dernier par la présidente de la Commission de l’Union africaine. Au Congo, elle a été célébrée sur le thème « non au mariage des enfants, protégeons nos enfants ».

La rencontre a été patronnée par la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Emilienne Raoul, en présence de son homologue de la Jeunesse et de l’éducation civique, Anatole Collinet Makosso, du corps diplomatique et de bien d’autres autorités à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères.

Elle a réuni les enfants de plusieurs établissements scolaires publics et privés, de l’école spéciale, des orphelinats.

L’orateur a circonscrit sa communication en deux parties notamment l’aperçu de la littérature sur le mariage des enfants : causes et effets ainsi que le niveau et tendance basés sur les enquêtes démographiques et de santé réalisées en 2005 et 2011.

D’après Frédéric Poumbou, le mariage des enfants reste une réalité dans le monde. Il a pour cause : la pauvreté, la prévention des relations sexuelles préconjugales et des grossesses hors mariages, les différences minimales chez les filles à 18 ans au Congo et à 21 chez les garçons etc.

Ces mariages ont pour effets les grossesses et accouchements précoces, l’allongement de la période féconde, le risque des enfants prématurés, l’insuffisance pondérale, le veuvage, la mortalité infantile et la discrimination au sein de la belle famille.

En ce qui concerne le niveau et tendance, poursuit l’orateur, le Congo dispose de peu de données sur le mariage précoce. En 2005,  l’étude a montré que 7% de femmes de 15 à 49 ans sont mariées précocement. En 2011, la proportion a doublé de 77, 2%. Parmi ces femmes, 38, 6%  avaient déjà leur première union avant 18 ans.

Il n’y a pas de justification au mariage des enfants

La représentante adjointe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Congo, Christine Naré Kaboré a rappelé que l’enfant est un être humain en plein développement.

Il a besoin de bénéficier de toute l’attention voulue et de toutes les conditions requises pour son épanouissement. « Les mariages d’enfants sont très fréquents sur le continent africain. L’Afrique totalise plus d’un cinquième de ces unions. Les zones rurales sont les plus exposées à ce phénomène avec un taux de 44%, soit deux fois plus que celui observé en milieu urbain où il est de 22% », a-t-elle indiqué.

Face à ces données, la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Emilienne Raoul a invité l’ensemble des composantes de la Nation à protéger l’enfant. Cette invite a été faite dans la déclaration du gouvernement qu’elle a rendue publique à cette occasion. « C’est pourquoi, nous sommes tous interpellés, parents, enfants, magistrats, policiers, gendarmes, assistants sociaux, enseignants, chefs coutumiers, chefs de quartier et de villages, « nzonzi », acteurs de la société civile, pour le changement de mentalité et une plus grande protection de nos enfants qui ne cherchent qu’à vivre pleinement leur enfance », a-t-elle déclaré.

En rappel, la cérémonie a été marquée par le concours de SLAM au cours duquel  douze candidats de différents établissements scolaires ont présenté des poèmes sur la situation du mariage des enfants. Cinq d’entre eux ont reçu  des prix.

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

les enfants ayant participé à la journée (crédit-adiac)

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